La France a enregistré 69.000 demandes d’asile en onze mois

La France a enregistré 69.000 demandes d’asile au cours des onze premiers mois de 2015, en hausse de 17% sur un an, a-t-on appris mardi 15 décembre 2015 auprès de l’Ofpra, dont le directeur général Pascal Brice devrait voir ses fonctions prolongées de trois ans.

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"L'année 2015 devrait s'achever sur une hausse de 17%" des demandes qui devraient atteindre entre 75.000 et 80.000", a estimé le responsable de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides devant le Sénat. En 2014, 65.000 dossiers avaient été déposés. M. Brice s'exprimait successivement devant les deux chambres du Parlement qui ont ensuite voté pour sa reconduction à la tête de l'Ofpra. Ce vote ouvre la voie à la prolongation de son mandat, comme proposé par le Président de la République, pour une durée de trois ans.

"L'office doit encore poursuivre les efforts pour mieux protéger et ne jamais passer à côté d'un besoin de protection", a affirmé M. Brice, ancien conseiller d'Hubert Védrine et de Pierre Moscovici, qui avait été nommé pour un premier mandat à la tête de l'Ofpra en décembre 2012. Un autre défi est de ramener à trois mois, côté Ofpra, le délai de traitement des dossiers, comme prévu par la réforme de la loi asile, ce qui pourrait nécessiter de "systématiser les missions foraines", a-t-il ajouté.

"Ma conviction est que c'est l'Allemagne qui attire, et pas la France qui n'attirerait pas"

Revenant sur la hausse prévue pour 2015, le responsable de l'Ofpra a souligné qu'elle n'était "en rien comparable" à celle d'autres pays européens, et notamment de l'Allemagne, qui pourrait accueillir un million de migrants cette année. "Ma conviction est que c'est l'Allemagne qui attire, et pas la France qui n'attirerait pas", a-t-il ajouté, en énumérant "les communautés installées de longue date" outre-Rhin, ainsi que "la situation du travail et de l'emploi". Mais il y a aussi "l'effet de réputation sur les délais d'instruction, qui n'a pas été favorable au système français", a-t-il affirmé, estimant que les délais longs "découragent ceux qui ont besoin de protection et encouragent ceux qui, in fine, relèvent assez peu du droit d'asile".

Le principal pays d'origine des demandeurs au cours des onze premiers mois a été le Soudan

En France la hausse enregistrée depuis le début de l'année s'explique principalement par la progression des premières demandes (+24%) alors que les réexamens étaient en recul de 5%, a-t-on précisé à l'Ofpra. Le principal pays d'origine des demandeurs au cours des onze premiers mois a été le Soudan, "dont une grande part à Calais et à Paris", avec selon l'Ofpra un doublement de la demande à 4.000 dossiers environ. Vient ensuite le Kosovo (+118%) mais qui pourrait refluer car le pays vient d'être remis sur la liste d'origine sûre.

Le taux d'accord "continue de progresser" et en onze mois il s'est établi à 23% à l'Ofpra et à 31% au total, après les recours engagés à la CNDA (Cour nationale du droit d'asile). L'Ofpra avait fait état en octobre d'une accélération des demandes à l'été, en précisant que la tendance allait sans doute se poursuivre du fait notamment des arrivées de réfugiés que la France s'est engagée à prendre en charge dans le cadre d'un accord européen (30.000 sur deux ans au total). Mais pour le moment, seuls 19 Érythréens sont arrivés, début novembre. Les attentats de Paris ont compliqué l'entreprise en la grévant d'inquiétudes sécuritaires, après la découverte qu'au moins deux des kamikazes étaient entrés en Europe en se mêlant aux candidats à l'asile.

(Source : AFP)

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