La galette 2014 a du mal à passer chez les boulangers

C’est une tradition. Tous les ans, le préfet du Doubs accueille les représentants de la profession boulangère pour la cérémonie de la galette des rois. Jean-Luc Viennet, président de l’Union patronale de la boulangerie du Doubs a présenté ses voeux de bonne année et en a profité pour faire passé quelques messages à Stéphane Fratacci…

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Cinq apprentis du CFA Hilaire de Chardonnet ont remis au préfet la traditionnelle galette. À la frangipane bien sûr, mais aussi la célèbre galette comtoise en pâte à choux. Occasion pour Jean-Luc Viennet d’adresser ses voeux de santé et de générosité au préfet, mais aussi de rapidement rappeler que la profession souffre. “En ce moment rien n’est simple au niveau de nos professions artisanales : huit entreprises boulangères ont été mises en liquidation judiciaire, dans notre département en 2013. C’est deux de plus que les années précédentes”.

L’union patronale de la boulangerie a donc décidé, aux coté des artisans, de participer à la campagne de contestation de l’UTA “Sacrifiés, mais pas résignés”  contre le poids croissant des prélèvements obligatoires. 

Pour président de l’Union patronale de la boulangerie du Doubs, la situation est inquiétante : augmentation de la TVA, fin annoncée de l’aide à l’apprentissage, nouvelles formes de concurrence.”La situation nous inquiète, car elle n’arrive pas à son terme, et les signes promis d’apaisement et de reprise sont modestes. On a beau me dire, à droite et à gauche que la société évolue, une concurrence déloyale reste déloyale et une règle du jeu qui change au gré des individus pour vendre le même produit est néfaste à toute profession”. Jean-Luc Viennet met clairement en cause les “points chauds” qui peuvent ouvrir 7j/7 alors que le boulanger doit observer un jour obligatoire de fermeture. 

Ce point sera d’ailleurs le thème d’une rencontre à venir avec l’unité territoriale du Doubs, de la direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte). 

Stéphane Fratacci, a pour sa part déclaré avoir entendu les préoccupations des boulangers en souhaitant que 2014 “permette aux entreprises artisanales de trouver une activité économique aux rendez-vous et de tenir compte des nouvelles habitudes de consommation”. 

Le préfet du Doubs a indiqué que l’État souhaitait, via le pacte pour l’artisanat et les différents dispositifs (contrats de génération, simplification de la reprise d’entreprise, nouveau bac artisanat)  accompagner l’évolution de l’activité boulangère et accompagner l’entreprise artisanale aux différents stades de son développement.

Reste que la profession n’est pas en manque de bras, sauf par endroits, notamment sur la zone frontalière qui peine plus à recruter.  On compte une centaine de jeunes apprentis en boulangerie  au CFA Hilaire de Chardonnet de Besançon  et une soixantaine à Bethoncourt dans le Pays de Montbéliard, même “si parfois,  pour certains jeunes et parents, cette formation est une voie de garage” regrette Jean-Luc Viennet.

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