L’association est née d’un triple constat : "une personne sur 3 perd ou quitte son emploi dans les 2 ans après son diagnostic cancer" ; la question du travail est omniprésente chez les personnes malades ; et surtout, "le retour au travail (RAT) permet d’augmenter les chances de dépasser la phase de rémission". Ce que conforme le directeur de l’Institut national du cancer, Thierry Breton, qui affirme que "le retour au travail améliore la qualité de vie et la santé après un cancer".
Dans un contexte où le Conseil économique, social et environnemental prévoit qu’en 2025 "25 % de la population active sera touchée par une maladie chronique évolutive" dont les cancers, l’association souhaite accélérer son déploiement sur les territoires.
Un accompagnement sur 6 à 12 mois
Le programme phare de l’association repose sur un accompagnement personnalisé mêlant ateliers collectifs, séances individuelles et modules thématiques. Le dossier le présente comme "un puissant réseau d’entraide, de solidarité et de fraternité, qui contribue à se reconstruire humainement et professionnellement".
Parmi les objectifs :
- effectuer un bilan de compétences,
- définir un projet professionnel réaliste,
- préparer une reprise d’activité ou une reconversion,
- renouer avec la confiance en soi et développer de nouveaux outils,
- rencontrer des entreprises et découvrir des métiers.
"La Niaque c’est prendre le temps de se poser, de travailler sur son bilan professionnel […] et être accompagné pour mettre en œuvre sa ‘nouvelle vie’ professionnelle", résume Ludovic Bregeot, consultant pour SC Conseil.
Une approche centrée sur l’humain
Fidèle à sa philosophie, La Niaque "place les personnes concernées au cœur du dispositif", de l’annonce de la maladie à la reprise du travail. L’association rappelle que les participants repartent enrichis de compétences nouvelles : "résilientes, fortes, déterminées, plus altruistes et tolérantes".
Cette dimension humaine est également soulignée par les intervenants, comme Cécilia Vendramini qui décrit les participantes comme "un groupe soudé, joyeux, coloré, audacieux […] des femmes qui donnent et qui se donnent. À fond".
Caroline Gilles : "La Niaque a été une des plus grandes ressources pour rebondir"
La déléguée régionale de La Niaque en Bourgogne–Franche-Comté, Caroline Gilles, connaît intimement le sujet. Responsable RH pendant plus de 15 ans dans la grande distribution, elle a vu sa vie basculer en 2019 lorsqu’un cancer du sein triple négatif lui est diagnostiqué. Porteuse du gène BRCA1, elle affronte plusieurs années de traitements lourds.
Elle témoigne : "J’ai eu la chance de découvrir La Niaque par le biais de mon hôpital. Cela a été une des plus grandes ressources pour rebondir sur ma vie d’après."
Son expérience personnelle nourrit son engagement actuel : "Nos accompagnements sont gratuits et destinés à toute personne qu’elle soit salariée, demandeur d’emploi, fonctionnaire, autoentrepreneur ou entrepreneur."
Pourquoi Besançon ? Un besoin identifié dans la région
Selon Caroline Gilles, l’association a mené une étude qui "a identifié un besoin sur le territoire Bourgogne–Franche-Comté". Originaire de Besançon, elle ajoute avoir noué des liens avec la Ligue contre le cancer du Doubs depuis plus d’un an.
Le futur programme bisontin débutera début 2026. L’objectif est de constituer un premier groupe de 12 à 15 participants, orientés par les établissements de soins, maisons de santé et structures de quartier. La Niaque est également engagée dans une collaboration avec la Ville de Besançon, la DREETS et la Ligue contre le cancer.
Des enjeux économiques et sociaux majeurs pour les entreprises
La Niaque insiste sur la responsabilité sociétale, mais aussi l’intérêt opérationnel pour les employeurs : prévention de la désinsertion professionnelle, maintien des compétences, meilleure performance collective. L’association rappelle qu’elle contribue à "assurer la performance des organisations, [et] prévenir la désinsertion professionnelle".
Caroline Gilles espère donc mobiliser des entreprises partenaires dans toute la région, sensibles à ces enjeux.
Un impact démontré
Selon La Niaque L’asso, "90 % d’hommes et de femmes se sont réinventés professionnellement" à l’issue du programme : reprises de poste, reconversions, créations d’activité ou formations.
Pour l’association, il s’agit de permettre à chacun de redevenir pleinement acteur de sa vie professionnelle. Comme le résume la fondatrice Sophie Caruso : "Avec eux, rêver, oser et créer un avenir meilleur".
