Le Collectif SolMiRé s’inquiète de la situation d’une famille albanaise

En cette fin d’année 2018, le collectif Solidarité Migrants Réfugiés (Sol Mi Ré) a souhaité alerter sur la condition d’une famille albanaise avec deux enfants installée « devant le corps de garde à Chamars » à Besançon. Ce 31 décembre, l’accès au 129 grande-rue (Boutique Jeanne Antide) leur a été ouvert pour prendre des repas.
 

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"Cette famille, composée des parents et de deux jeunes enfants de 4 et 7 ans, est littéralement abandonnée des services de la Préfecture depuis 12 jours maintenant, alors qu'elle est tout ce qu'il y a de plus officiellement demandeuse d'asile", explique Noëlle Ledeur, un membre du collectif SolMiRé qui s'insurge de ne pas avoir eu d'hébergement d'urgence pour cette famille.

"On appelle tous les jours le 115 et aucune prise en charge a été en entreprise. Aucune consigne n'a été donnée par la préfecture", précise Noëlle Ledeur.

Voici la lettre adressée ce 30 décembre par le collectif Sol Mi Ré aux autorités suivantes ( Préfet du Doubs, au Secrétaire Général de la Préfecture, au Directeur de Cabinet, au directeur de la Légalité, au chef de la Plateforme asile, à la directrice de la DDCSPP, au chef du service Hébergement de la DDCSPP, au directeur du CCAS) :

"Pour la 3ème journée consécutive, tout un chacun peut voir devant le corps-de-garde de Chamars, face à la préfecture, un père de famille, une mère et leurs deux enfants attendre patiemment que l'Etat vienne à leur secours.

Peut-être la DDCSPP ne sait-elle pas que la famille X* est demandeuse d'asile, avec enregistrement officiel à l'OFII le 18 décembre dernier. Cela fait donc 12 jours qu'elle devrait être hébergée, et par conséquent prise en charge.

Peut-être la Préfecture ne sait-elle pas qu'elle a dû enregistrer cette demande d'asile suite à une décision de justice... Mais bien que le 115 soit sollicité chaque jour, la réponse est invariablement : pas de décision de la préfecture, tant sur l'hébergement que sur l'accès à la BJA 129 Grande-Rue.

La veille mobile du CCAS passe et signale la présence de M. X* le soir devant sa tente. La mère et les enfants ne peuvent en effet rester indéfiniment dans le froid et l'abandon, la solidarité citoyenne leur offre asile dans un abri plus approprié.

Pourtant, malgré les signalements quotidiens, les enregistrements au 115, il ne se passe RIEN. Que faut-il pour que ce scandale cesse : un mort de froid ?

Espérant que malgré la rupture de continuité observée par les services de l'Etat en cette fin d'année, le droit pour cette famille d'être mise à l'abri sera enfin reconnu, je vous adresse mes plus vives protestations face au mur d'indifférence qui est opposé à la détresse humaine".

(Lettre du collectif Sol Mi Ré)

Info +

Joël Mathurin, le préfet du Doubs, avait abordé en conférence de presse le 9 octobre 2018 le sujet des migrants dans le Doubs : « Je serai extrêmement vigilant à ce sujet cet hiver. Je ne laisserai pas s’installer de campements illicites dans le Doubs. Le département du Doubs doit continuer de prendre part dans la capacité d’accueil" , avait -il expliqué.

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