Le Gouvernement a décidé en mars dernier de débloquer 100 millions d'euros pour faciliter l'accès au crédit des agriculteurs voulant se lancer dans la méthanisation. Pour rappel, cette pratique transforme les déchets en "biogaz", principalement du méthane, et serait une énergie renouvelable. Elle rejette également un "digestat" que l'agriculteur peut utiliser pour l'épandage de ses terres.
Une aubaine pour l'Etat
Le gouvernement voit dans cette technique une occasion d'effectuer une transition énergétique durable dans le gaz, en voulant passer à "10% de gaz renouvelable en 2030", contre moins de 2% aujourd'hui. Et trois exploitants du Doubs ont déjà suivi le mouvement, en prévoyant d'installer à Devecey un site de sept hectares dédié à la méthanisation.
Un impact écologique mis en doute
Pourtant, la confédération paysanne s'élève contre ce procédé. Elle met doute son impact réel sur l'écologie, "comme c'était le cas avec les biocarburants" explique Jérémy Coley, porte-parole de l'association. "On nous promettait un procédé révolutionnaire pour l'environnement, mais dans les faits, il fallait 1 litre de pétrole pour créer 1 litre de biodiésel."
Et le problème se pose également pour le digestat créé, "qui serait en réalité toxique pour les sols." De plus, les terres utilisées pour la méthanisation "sont autant de terres qui ne sont pas utilisées pour les denrées alimentaires" se désole le porte-parole.
"La méthanisation doit être adaptée"
L'association note également que la facilité d'accès au crédit favorisera en réalité "le surendettement des agriculteurs qui voient une opportunité dans la méthanisation" et qui ne pourront plus changer de modèle "du fait des investissements engagés."
"On n'est pas contre la méthanisation, mais elle doit être adaptée au monde paysan et cohérente avec la disponibilité en déchets dans le territoire proche ; dont les agronomes qui eux sont vraiment au contact du terrain" conclut l'agriculteur.