Michaël Isabey : “Quand j’étais petit, je shootais dans tout ce qui était rond…”

Après 15 ans de carrière professionnelle dans le football (FC Sochaux, BRC, Dijon Football Côte-d’Or…) et plusieurs années en tant qu’entraîneur au racing Besançon, Michaël Isabey revient avec nous sur son parcours, ses victoires, ses déceptions… Passionné de foot depuis très jeune, tout ne jouait pas en sa faveur pour devenir un jour joueur professionnel… C’est le portrait de la semaine.

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Carte d'identité

Michaël Isabey est né au sein d'une famille d'ouvriers à Goux-les-Usiers, un village situé près de Pontarlier. Il a suivi sa petite scolarité dans son village. C'est donc au grand air de la campagne doubiste que le jeune Michaël découvre le football. Entouré d'oncles footballeurs amateurs, il a toujours eu un ballon au pied, et si ce n'était pas un ballon de foot, "je shootais dans tout ce qui était rond", nous confie-t-il, "pour d'autres enfants de mon âge c'était de faire du vélo, moi c'était le ballon, c'était mon objet préféré". 

Première licence de foot à 7 ans 

C'est à l'âge de 7 ans qu'il est licencié à la Fédération française de football pour la première fois. Il fait alors partie de l'équipe CA Pontarlier jusqu'à son 15e anniversaire.

Passionné, il rentre au collège de Pontarlier puis envoie son dossier au lycée Montjoux à Besançon pour intégrer la classe appelée à cette époque "sport étude" en 4e et en 3e. Dossier accepté, Michaël peut poursuivre ce qui est devenu son rêve : "devenir joueur de football professionnel". Et il fait bien d'y croire ! Puisqu'il signe au Besançon Racing Club ou BRC (Racing Besançon aujourd'hui) à 17 ans pendant 3 ans. 

Trop petit pour être pro, le rêve s'évapore 

"Quand j'étais en sport étude, la plupart des joueurs de ma promotion a été recrutée par les centres de formation professionnels. J'étais de la génération de David Linarès (joueur franc-comtois à l'Olympique lyonnais, Ténérife, Dijon…) de Vincent Faivre (FC Sochaux) et moi je n'avais pas de contacts professionnels dû essentiellement à ma taille, j'étais considéré comme trop petit".

À ce moment-là, Michaël Isabey songe à faire du football en loisir et rien de plus. "J'avais toujours rêvé de faire du foot professionnel, ça s'est peu à peu évaporé", nous confie-t-il., "je me suis alors consacré davantage à mes études". Il décide de passer un DEUG STAPS pour devenir éducateur sportif à la faculté puis un baccalauréat professionnel dans le commerce.

Et un jour, contre toute attente, alors qu'il continue de jouer dans l'équipe séniore du BRC, au sein de laquelle il réalise de belles saisons, le FC Sochaux-Montbéliard repère Michaël et lui fait signer un contrat professionnel, son premier à l'âge de 22 ans. "C'était un grand moment, mon rêve se réalisait enfin, sans y croire véritablement", se souvient-il.

Un contrat que le FC Sochaux ne regrettera pas puisqu'avec l'arrivée de Michaël au sein de l'équipe avec le maillot numéro 12, l'équipe passe de Ligue 1 en Ligue 2 dès sa première saison ! "J'ai marqué le but qui a permis de faire monter l'équipe" se remémore le joueur.

Du FC Sochaux au BRC… 

La carrière de Michaël est alors propulsée. Farid Hadzibegic (actuel entraîneur de Valencienne en L2) et son adjoint Jacky Nardin lui font confiance rapidement. À partir de là, le FC Sochaux réalise des résultats beaucoup moins bons : Farid Hadzibegic et son adjoint sont licenciée et remplacés par Philippe Anziani et Francis Gillot. Ils décident de ne pas garder Michaël et le "prête" au Besançon Racing Club en National 1 pendant une saison. "Pendant ce prêt, j'ai travaillé au Crédit Agricole pour gagner un peu d'argent et pour me remettre dans le circuit du travail, ça m'a fait du bien et en plus j'ai fait une super saison à Besançon avec une belle place en championnat", nous raconte Michaël. Pendant son absence, le FC Sochaux est redescendu en Ligue 2.

De 2000 à 2009, Sochaux reprend Michaël et remonte en Ligue 1 dès la première saison L'équipe est également finaliste de la coupe de la ligue en 2003, vainqueur de la Coupe de la ligue en 2004 et vainqueur de la Coupe de France en 2007.

Michaël quitte le FC Sochaux pour rejoindre le Dijon Football Côte-d'Or (DFCO) pour trois ans. L'équipe monte en Ligue 1, la troisième remontée de sa carrière.

La retraite 

Arrive ensuite l'heure, ou plutôt l'âge de la retraite pour le sportif qui fête son 37e anniversaire en 2012. Au bout de 15 ans de carrière, Michaël Isabey souhaite devenir éducateur grâce à tous les diplômes d'entraîneur qu'il obtient tout au long de sa carrière.

Il décide de revenir et rester à Besançon pour ses enfants et souhaite participer à la reconstruction d'une nouvelle identité du BRC, qui était en perte de vitesse à l'époque, à deux doigts de déposer le bilan. Ce sont Xavier Thévenot, David Baumer, Jacques Longchamp, Jean-Charles Amrane et Philippe Pichery, actuel président du club, qui ont repris le flambeau en 2012 et qui ont changé le Besançon Racing Club en Racing Club Besançon. Avec Michaël Isabey, cette nouvelle équipe de passionnés travaille sur la partie technique (projets sportifs, suivi des équipes, etc.) du club. Une période qualifiée de "difficile" par Michaël, pendant laquelle il joue quelques matchs pour combler les absences de joueurs par exemple.

"Aujourd'hui, le club est reparti de l'avant, il est structuré, on a l'objectif de remonter en Nationale et on souhaite travailler essentiellement sur la formation des jeunes et les amener à jouer dans nos équipes seniors.", souligne Michaël. Actuellement, le Racing Besançon est représenté dans toutes les catégories jeunes au plus au niveau régional et national. 

Que retenez-vous de toutes ces années en tant que footballeur professionnel ?

"Je retiendrais l'échange, le partage qu'on peut avoir avec le public sochalien, les fêtes à Bonal avec le stade rempli, les échanges qu'on pouvait avoir quand allait visiter l'usine Peugeot", se souvient-il. Il nous confie également que "j'ai essayé de retranscrire sur le terrain ce que pouvaient transmettre les ouvriers à l'usine, donner le maximum sur le terrain comme eux pouvaient donner le maximum dans leur travail. Sochaux est beaucoup tourné vers l'usine."

Malgré tous les instants de gloire que Michaël a vécu pendant sa carrière, il admet : "je n'ai jamais oublié d'où je venais, je n'ai jamais pensé être une star, je viens d'un petit village, j'aime ma région, j'ai donné tout ce que je pouvais dans mon sport, c'est tout". 

Vos plus beaux souvenirs de footballeur ? 

Sans hésitation, Michaël Isabey nous cite les matchs au Stade de France "où tout le monde se déplace vous venir nous voir", les matchs de Coupe d'Europe gagnés contre Dortmund, un match nul contre l'Inter de Milan, "ce sont mes grands souvenirs".

Portrait chinois 

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