Plainte : des sangles des pays de l’est pour le Mont-d’Or

Agnès Ambert, présidente de l’association « Sangles du Haut-Doubs« , a déposé plainte en avril 2012 contre des fabricants de Monts D’or important des sangles des pays de l’est. Pour macommune.info, elle a bien voulu répondre à nos questions…

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maCommune.info : Comment vous êtes-vous rendu compte de la fraude des fromagers ?

Agnes Ambert : Début janvier 2000, lors d'une réunion avec les fabricants de fromage Mont d'Or, il nous a été demandé de « poser nos outils pendant 2 ans ». Qui donc allait assurer la production de sangles à fromage pour la saison Mont d'Or 2000/2001 ? L'importateur (SARL le ruban du sanglier, à Malpas) qui avait déjà ses contrats prévus pour 2 ans. C'est ce qui a motivé la création de l'Association « sangles du Haut Doubs », association loi 1901, qui a pour but de regrouper et défendre les fabricants de sangles d'épicéa régionaux.

La fraude remonte cependant à l'origine de la demande en appellation, en 1980. Selon les textes de l'INAO, un syndicat interprofessionnel regroupant tous les acteurs participant à l'élaboration du produit doit être créé et propose un cahier des charges spécifique au produit. Hors, depuis 1980, n'ont jamais été associés à cette réflexion les producteurs de boites (boisseliers) et les producteurs de sangles (sangliers) qui ne font toujours pas partie du syndicat de défense (SIMO) et encore moins de la filière Mont d'Or !

 La plainte que vous avez déposée était-elle la seule solution ?

Mme.Ambert : Oui, car après plus de 13 ans de réunions inter-régionales avec des organismes comme le Conseil Régional, le Conseil Général, la DRAF, la Chambre d'Agriculture, l'ONF, le SERFOB, l'INAO la Préfecture, la sous-Préfecture de Pontarlier, le SIMO, la Chambre de Métiers, rien n'a évolué. La solution judiciaire reste inévitable face à la toute-puissance des lobbies fromagers régionaux qui restent hors-la-loi au regard des principes de base régissant les appellations.

 A-t-elle eue les conséquences que vous espériez ?

Mme. Ambert : La plainte que j'avais posée au Pénal, en avril 2012, a vite été classée sans suite. Je poursuis au Civil car j'estime qu'il y a tromperie au niveau du consommateur. Seule une décision judiciaire peut trancher ce cas. C'est aussi pour moi l'occasion de sauver mon métier car c'est un métier unique et  porteur d'emplois.

Macommune : Où en êtes-vous aujourd'hui ?

Mme. Ambert : Je n'ai plus de commandes de sangles de la part des fabricants de Mont d'Or depuis mon projet de créer une Coopérative sur le secteur de Levier, début 2012, avec quelques autres collègues sangliers. Certains fabricants de sangles régionaux ont peu ou pas de contrats. Ils subissent des pressions pour démissionner de l'association « sangles du Haut Doubs », qu'ils soient ou non adhérents.

Plus de sangliers et boisseliers en Franche-Comté = plus de problème pour faire venir sangles et boites des pays de l'est. A noter que notre pétition lancée en juillet 2011 a récolté près de 10 000 signatures....

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