Portrait de Jean-Paul, agriculteur dans le Haut-Doubs

« Candidat à l’amour » de la prochaine saison de « l’Amour est dans le Pré », nous avons voulu savoir qui se cache derrière Jean-Paul, l’agriculteur. En pleine crise de la filière agricole, il nous livre une certaine vision de sa profession qu’il vit comme une véritable passion.

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Carte d'identité

Présenté par M6 comme "un homme sensible et attaché à ses racines", nous avons voulu en savoir un peu plus sur l'homme et l'agriculteur. Pudique, il ne parlera pas de sa participation à l'émission "L'amour est dans le pré" présenté par Karine Marchand. On sent qu'il souhaite préserver son fils de huit ans. " Je n'ai pas envie de parler du passé en faisant cette émission. Ils en ont déjà parlé dans l'émission (voir en fin d'article). Ce que je veux désormais, c'est regarder vers le futur et aller de l'avant…"  

Jean-Paul est né à Besançon. Fils unique, il a repris l'exploitation familiale en 1999 à l'âge de 21 ans après l'obtention de son bac pro au lycée agricole de Levier. Suite à son divorce, il décide début 2010 de s'associer en GAEC. "Je remercie d'ailleurs ceux qui ont travaillé avec moi et qui m'ont permis de m'occuper de mon fils durant quatre ans…" Aujourd'hui, il en a la garde alternée, mais s'occupe de lui tous les midis.

Reconnaissant, mais indépendant, il décide en avril 2014 de reprendre seul l'exploitation familiale. Aujourd'hui, il élève 16 vaches et 16 génisses ainsi que six chevaux, par passion. "Je produis du lait à Comté, Morbier et raclette qui est livré à la fruitière des fermiers du Haut-Doubs à Damprichard". 

Enfant du Haut-Doubs, il est effectivement très attaché à sa terre et à ses bêtes. "On travaille avec du vivant, il ne faut pas l'oublier". Concernant la polémique pour autoriser ou non le robot de traite dans la filière Comté (800 manifestants la semaine dernière), Jean-Paul, qui se lève tous les matins à 6h30, soutient les éleveurs de la coopérative de Vercel. "Quand on veut produire un lait à comté, c'est un terroir, les bêtes doivent pâturer. Quand on veut produire un lait à fromage d'une qualité supérieur doit se donner la peine de traire ses vaches matin et soir. Ceux qui veulent utiliser le robot peuvent toujours aller dans la filière industrielle ! "

SA VISION DE L'AGRICULTURE

Vous sentez-vous privilégié du fait d'appartenir à la filière Comté ? 

"C'est ce que tout le monde dit et pense. Mais ce n'est pas si simple ! Alors, oui, nous sommes épargnés avec un prix de lait quasiment au double par rapport aux industriels, mais il ne faut pas oublier que nous avons un cahier des charges strict sur ce lait à comté. J'estime qu’ils ne sont pas à leur prix et que nous non plus, nous nous non plus, car nous avons des contraintes importantes. Heureusement que j'ai des revenus extérieurs ! J'ai une maison en location et je loue du terrain. Sans cela, je ne sais pas comment je ferais financièrement… "

Quel est le problème du monde agricole ?

"Pour moi, un agriculteur qui se lève tous les matins et qui n'arrive même pas à vivre de son travail et qui va au boulot 7j/7, c'est un problème. Mais le souci est plus profond : il y a 30 - 40 ans, on pouvait vivre avec une exploitation de 50 ha. Aujourd'hui, avec 100 200 ha, certains n'arrivent pas à vivre. Pourquoi ? Car les charges n'arrêtent pas d'augmenter. Elles ont parfois doublé. Les prix eux, n'ont quasiment pas bougé. Notamment le prix de la viande. Ils étaient autour de 20 francs à l'époque et nous sommes à 3 €. Aujourd'hui on fait tuer une bête : on va toucher 2,6 € 2,8 € si c'est une bonne il y a de morceaux qui vont ressortir à 18-20 euros du kilo à l'étalage ! Où va l'argent ?

 Nous payons des cotisations pour le chômage, mais aujourd'hui on n'a pas droit au chômage. Certains n'ont plus qu'à arrêter et à vendre. Et tout cela pour toucher des retraites de misère. C'est lamentable. Je pense aussi que nous sommes dirigés par des personnes qui n'ont rien a faire des agriculteurs : nous ne représentons que 2 % de la population…

Comment voyez-vous l'avenir ?

"Aujourd'hui, je tire mon chapeau aux jeunes qui veulent s'installer. Nous sommes dans un système du toujours plus. Aujourd'hui on veut des grosses fermes, mais il faut plus de matériel, les investissements sont plus lourds. Je me dis parfois que l'agriculteur est le plus gros ennemi de l'agriculteur. Je le vois. Quand un agriculteur arrête, les autres en toujours plus, c'est un engrenage …il faut investir et aller toujours plus loin …

L'agriculteur le plus gros ennemi de l'agriculteur c'est parfois l'agriculteur lui-même … il y a un engrenage. Quand un agriculteur arrête, les autres, souvent, en veulent toujours plus. C'est un engrenage et ce n'est pas dans ma vision de la profession ni de la vie…

Portrait chinois 

Quelle est la première chose que vous faites le matin en vous levant ?

Votre film préféré ? 

 Votre plat préféré ?

Votre couleur préférée ?

Si la réincarnation existait, en quoi ou qui voudriez-vous vous réincarner ?

 Quel événement historique vous a le plus marqué ?  

Si vous aviez dû exercer un autre métier, quel serait-il ?

Une qualité ?

Et votre principal défaut ?

Un modèle ?

Un sport ?

Pays préféré ?

Votre animal préféré ?

Votre lieu préféré en Franche-Comté  ?

Son portrait sur M6

"Il a perdu confiance en lui depuis son divorce, mais rêve encore de rencontrer l'âme sœur.  Dans son portrait publié sur le site de M6, on apprend que Jean-Paul joue au football, qu'il aime les sorties entre amis et les soirées cinéma. "Cet amoureux de la nature a besoin de retrouver confiance en lui. Il a tendance à s’enflammer très vite, mais s’est souvent cassé le nez. Ce qui ne l’empêche pas de rêver encore d’un grand amour, de tendresse et de partage…  

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