Premiers tests antigéniques pour les personnels de l’éducation en Franche-Comté

+ de 150 personnels dépistés • La campagne des tests antigéniques a démarré dans les établissements scolaires de l’académie de Besançon à l’adresse des personnels qui le souhaitent. Une cinquantaine d’infirmiers se sont portés volontaires au sein de teams « tests antigéniques » qui vont se déployer dans un premier temps jusqu’aux vacances de Noël.

© D Poirier

En 15 minutes chrono vous avez le résultat. Négatif pour Chantal, professeure de SVT au Lycée Victor Hugo et première à se faire tester ce vendredi matin dans une salle dédiée. "Nous respectons les distances, nous portons des masques, nous avons du gel et aérons les salles, mais en tant qu'enseignants, nous sommes en contact continu avec des jeunes. Certains dans vos classes ont été testés positifs, mais vous n'êtes pas considéré comme  cas contact" explique l'enseignante. "Je n'ai pas peur, mais j'ai un mari qui est en retraite et pour moi c'est une manière de nous rassurer..."

Infirmiers scolaires... et personnels volontaires

Mais attention, les trois infirmières insistent bien sur le fait que le résultat est une photographie à un instant T. "Il ne faut pas relâcher les gestes barrières sans lesquels rien n'empêche que vous soyez contaminés dans deux heures" avertit Maud Mazoyer, infirmière responsable départementale du service infirmier et conseillère technique auprès de l'inspecteur d'académie du Doubs.

Jean Broyer, le proviseur de l'établissement,  est le troisième à s'installer. "On nous dit qu'il faut tester massivement, je trouve logique de me faire tester également.... " Un écouvillon dans la narine gauche, un frottement de trois secondes, un clignement des yeux. C'est terminé. Le proviseur salue l'initiative et insiste sur le fait que sur 30 cas d'élèves et cinq enseignants détectés positifs, tous ont été contaminés en dehors de l'établissement. "Preuve que le risque est vraiment réduit" estime-t-il. "La vraie problématique restait la restauration scolaire et je suis heureux d'avoir pu desserrer l'étau "

Du moment où chacun porte un masque, la contamination est limitée estime Sandrine Guilhem - Girardot. "On a plus de risques avec des collègues à la pause café ou la pause cigarette par exemple et qu'avec des élèves avec leur masque et à distance. 

Les élèves "jouent le jeu"

Chantal estime pour sa part que les élèves se montrent très disciplinés. "Contrairement à ce que l'on entend parfois, je peux vous confirmer pour ma part que la grande majorité des jeunes respectent vraiment les gestes barrière. Beaucoup de nos jeunes sont en alternance, ils ont très peur que les conditions changent et sont tellement contents de venir qu'ils sont vigilants..."

Autre avantage, tous les virus  sont étouffés par les gestes barrière. "C'est vrai que nos élèves également en collège jouent bien le jeu. On n'a pas d'épidémie de gastro !" ironise Nadège Racine, infirmière au collège de Quingey.

Sur 163 personnels infirmiers en Franche-Comté, ils sont une cinquantaine à s'être portés volontaires pour être formés par une équipe du Sdis 25( pompiers du Doubs) et qui vont se rendre d'établissement en établissement pour cette campagne de dépistage. Après un galop d'essai mardi à Lons-Le-Saunier, six équipes se sont déployées dans tous les départements de la région. Depuis les premiers tests jeudi, 150 personnels se sont fait tester. Le rectorat précise que tous les personnels,  y compris péri-scolaire, peuvent accéder aux tests. Une plateforme d'inscription sera mise en place à partir du mardi 8 décembre.

Six équipes mobiles sont composées d'un binôme ou d'un trinôme tournant. Les infirmiers ne seront pas mobilisés tous les jours ni tous en même temps.

"A priori, je n'y étais pas favorable. Notre mission première, est d'être auprès des élèves, mais les conditions d'organisation dans des salles dédiées et avec des équipes tournantes m'ont en revanche convaincue" relate Sandrine Guilhem-Girardot.

"Ce n'est pas agréable, mais c'est supportable..." Chantal, enseignante

Un test antigénique a la taille et la forme d'un gros test de grossesse. Il est accompagné d'un écouvillon (un long coton-tige) pour le prélèvement et d'un liquide réactif que l'on dépose en goutte-à-goutte dans l'encoche du test.

Ces tests fonctionnent avec des prélèvements naso-pharyngés. Principal avantage : la rapidité comparée aux tests virologiques RT-PCR "classiques". Il ne faut que 15 à 20 minutes pour avoir un résultat sans passer par un laboratoire.  "On peut faire la comparaison avec un test de grossesse en terme de lecture du résultat sur une bandelette colorimétrique. Le C indique que le test est réussi, l'autre bande indique si le test est positif " explique Nadège Racine. Si la personne est positive, elle doit alors contacter l'ARS et suivre le protocole sanitaire pour se mettre à l'isolement.

Des tests fiables ?

Mais ces tests sont-ils moins fiables que le RT-PCR comme on l'entend souvent  ? "On ne recherche pas les mêmes choses, le RT-PCR divise ou casse l'ARN du virus pour en trouver de plus petites parties. C'est pourquoi il y a des analyses en laboratoires et que ces tests détecteront des malades ayant eu la Covid-19 depuis plus longtemps" précise Maud Mazoyer. "Le test antigénique à lecture rapide détectera plus les malades récents. Après quatre jours suivant les symptômes, on dit que le test antigénique est un peu moins fiable. Il détecte véritablement une contagion récente...."

Samedi dernier, la haute autorité de santé (HAS) s'est dit "favorable" à l'extension des indications des tests antigéniques, afin de les utiliser non seulement chez les personnes présentant des symptômes, mais également chez les personnes contact détectées isolément ou au sein de clusters. Santé Publique France pourrait suivre...

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