Prostitution : la parole donnée à trois femmes du monde dans le Doubs

Lundi 13 mars, la délégation du Mouvement du nid du Doubs a organisé une conférence sur le thème "prostitution, abolitionnisme et droits des femmes : un regard international". Hema Sibi, Pascaline Lebrun et Miréia Crespo ont évoqué les oppressions au coeur de la prostitution au niveau mondial, ainsi que de la législation en vigueur dans leur pays.

© Le Mouvement du nid du Doubs

Dans le cadre du programme autour du 8 mars, le collectif a organisé une conférence dédiée à la prostitution et de la législation. Trois femmes originaires de pays différents ont partagé leur savoir.

Hema Sibi, coordinatrice de l’étude Last Girl First et membre de CAP international a présenté une partie de ce travail. CAP international est une réunion d’associations de terrain et de survivantes, présente dans 33 pays. De l’Inde au Mexique en passant par l’Europe ou l’Afrique subsaharienne, partout le constat est le même, a expliqué la jeune femme : "ce sont toujours les filles et les femmes issues des groupes les plus marginalisés qui sont le plus représentées dans la prostitution".

Aux États-Unis, 40% des victimes de prostitution sont des afro-américaines

L’étude démontre qu’aux Etats-Unis, 40% des victimes de prostitution sont des afro-américaines. Au Canada, les femmes des premières nations représentent près de 80% des personnes prostituées alors qu’elles ne représentent que 4% de la population féminine canadienne.

Pascaline Lebrun, coordinatrice de projet à La Maison de Marthe au Québec, constate la même chose. Selon elle, il est indispensable “d’avoir une approche systémique du phénomène et de l’accompagnement”. Elle rappelle que le parcours des personnes accompagnées est emprunt de facteurs de vulnérabilités.

Depuis juin 2022, la Belgique décriminalise le proxénétisme

Miréia Crespo, coordinatrice de l’association belge Isala, a souligné l’importance d’une loi protectrice pour ces personnes. Depuis juin 2022, la Belgique décriminalise le proxénétisme et l’association s’inquiète des conséquences directes sur les personnes (en majorité des femmes migrantes) et de l’impunité qui continue de régner sur les proxénètes et les clients.

A l’issue de la soirée, le public a pu échanger avec les intervenantes. Selon une membre de l’équipe de la délégation “ces échanges permettent de mettre en avant l’importance du travail et de l’expertise des différentes associations partout dans le monde”.

Info +

Dans le Doubs, la délégation du Mouvement du nid agit sur le terrain grâce aux rencontres avec les personnes en situation de prostitution et l’accompagnement inconditionnel. Elle agit également en prévention auprès des jeunes (1.200 jeunes rencontrés en 2022).

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