Réforme des collèges : “L’utilité de cette réforme ne devrait pas être discutée” selon le recteur

Le recteur de l’académie de Besançon, Jean-François Chanet, a commenté la réforme des collèges qui sera mise en place dès la rentrée 2016 lors d’une conférence de presse ce vendredi 13 mars 2015. Accompagné du doyen Michel Mazaudier et de plusieurs inspecteurs d’académie, le recteur a jugé cette nouvelle réforme d’« extrêmement ambitieuse ». 

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"L'utilité de cette réforme ne devrait pas être discutée", a déclaré Jean-François Chanet. "Les constats qui sont faits, le bilan à partir d'indicateurs à la fois ministériels, scientifiques, indépendants et internationaux convergent pour faire apparaître des carences du collège tel qu'il existe actuellement dans notre pays" explique-t-il. Ces carences sont telles qu'il y a même "un constat de régression" qui est dressé. Le recteur constate que des élèves arrivent en 3ème avec des pertes par rapport à leur entrée en 6ème notamment dans des matières fondamentales. 

Une réforme simultanée des programmes

Il s'agit d'une "refondation" de l'école explique Jean-François Chanet, "et on arrive à un moment où on va actionner plusieurs leviers en même temps : la réforme du socle, celle des cycles et celle du collège". Une réforme simultanée des programmes, de l'organisation du temps scolaire, et de la pédagogie "est extrêmement ambitieuse". Une adaptation de la structure aux besoins des élèves et qui porte une attention à la réalité des publics visés, "c'est bien le moins que l'on peut attendre d'une réforme" précise-t-il.  De plus, le recteur de l'académie de Besançon observe que "le collège actuel accroît les inégalités et trie, plutôt qu'il n'élève". 

Une "évolution pédagogique"

Par les enquêtes menées dans les académies et des collèges par des inspecteurs, le ministère de l'Éducation constate qu'aujourd’hui, le collège est "trop uniforme" et qu'il n’est "pas adapté à la diversité des élèves". De son côté, le recteur observe que "Le collège actuel accroît les inégalités et trie, plutôt qu'il n'élève".

La réforme des collèges souhaite "tenir compte des spécificités de chaque élève et établir des temps d’accompagnement personnalisé pour s’assurer que chaque élève maîtrise les savoirs fondamentaux et leur permettre d’approfondir leurs apprentissages.

Jean-François Chanet explique qu'il y a deux types d'enseignements complémentaires : "pratique et interdisciplinaire" et "l'accompagnement personnalisé des élèves" ce qui inclut les parcours de citoyenneté.

Cette pratique interdisciplinaire s'articule autour de 8 thèmes : "développement durable", "science et société", "corps, santé et sécurité",  "information, communication, citoyenneté", "culture et création artistique", "monde économique et professionnel", "langue et culture de l'Antiquité", "langue et culture régionales et étrangères". 

Le recteur ajoute qu'il faudra un effort "important" des enseignants dans la mise en œuvre de leur pratique. 

"Un peu plus de moyens"

Près de 4.000 professeurs seront recrutés pour la mise en place de cette réforme des collèges. Jean-François Chanet observe que "les moyens ne sont pas diminués, mais sont un peu augmentés".

Jean-François Chanet n'a pas pu répondre aux questions concernant la grille horaire et le calendrier de sa mise en œuvre, c'est-à-dire si cette réforme sera appliquée à l'ensemble des années collège d'un seul coup à la rentrée 2016 ou non. Ces décisions ne sont pas encore prises au ministère de l'Éducation.

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