Retraites : les femmes, “grandes perdantes” de la réforme

En cette journée du 8 mars, l’intersyndicale bisontine a tenu une conférence de presse à la maison des syndicats afin de dénoncer la situation particulière des femmes dans le projet de réforme des retraites dans le cadre de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

© Élodie R.

Temps partiel, grossesse, carrières hachées, inégalités salariales et pensions inférieures… les femmes seront probablement encore nombreuse dans la rue lors de cette journée du 8 mars pour réaffirmer leurs droits mais également pour manifester contre la réforme des retraites qui les  désavantage une fois encore.

La CGT représentée par Daniele Gouffon, a commencé par rappeler que les femmes seraient les plus impactées par cette réforme des retraites en raison notamment des "temps partiels qui leur sont imposés".

Une non prise en compte du critère de pénibilité

Pour Solidaires 25, "le gouvernement s’attaque frontalement aux femmes avec cette réforme qu’elles vont subir de plein fouet". Toute leur vie professionnelle, "les femmes subissent des inégalités", les métiers les plus féminin "notamment ceux dit du "care" où l’on prend soin de l’autre sont les moins bien rémunérés" ajoute Laurence Matiodi. 

Rappelant que "le 8 mars 2020 avait été la dernière manifestation avant l’enterrement de la réforme des retraites à points" les syndicats ont donc cette fois pour objectif de faire du 8 mars 2023 "celui du retrait de cette nouvelle régression sociale majeure pour les femmes". 

De son côté, Amélie Lapprand accuse la réforme de ne pas prendre en compte le critère de pénibilité d’un métier, en prenant le cas d’une aide à domicile qui devra par exemple faire des toilettes en manipulant des personnes jusqu’à 64 ans. La représentante du FSU SNUipp dénonce ainsi "une réforme hors sol décidée par des gens qui eux ne travaillent pas dans la pénibilité". Selon elle, l’égalité salariale serait une bien meilleure option : "si on payait les femmes à même hauteur que les hommes, nous aurions les cotisations nécessaires pour les caisses de pensions de retraites".  

Des inégalités subies tout au long de leur vie professionnelle

Un point de vue partagé par Rachel Messousse, secrétaire générale de l’union départementale FO, qui estime que "ce sont les inégalités de salaires et de carrières qui causent les inégalités de pension". 

Vincent Bernaud de la CFDT a quant a lui rappelé les écarts que subissent les femmes tout au long de leur vie professionnelle : 

Enfin l’impact de la naissance du premier enfant sur le salaire des femmes dix ans après constitue "une perte d’un tiers de leur salaire (33%)". 

C’est pour toute ces diverses raisons que l’intersyndicale a tenu à rappeler "l’importance à amplifier la mobilisation notamment en invitant les associations et mouvements féministes lors de cette manifestation du 8 mars 2023". Les Rosies, collectif féministe qui anime les cortèges par ses chorégraphies lors des manifestions a d’ailleurs ouvert la manifestation du 8 mars en étant positionnées en tête de cortège.

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