Froid : SolMiRé dénonce l’inoccupation d’hébergement d’urgence malgré la demande à Besançon

Le 8 janvier 2024, la préfecture du Doubs donnait quelques conseils sur ses réseaux sociaux, dont l’appel au 115 en cas de rencontre avec des personnes sans abri. Pour l’association SolMiRé, appeler le 115 n’est pas gage de trouver une place en hébergement d’urgence et dénonce ”une refus de mise à l’abri malgré les places disponibles”.

Image d'archives - Maison éclusière dans le quartier Tarragnoz à Besançon. © Solmiré

Suite à la récente chute des températures, le département du Doubs a été placé en vigilance ”grand froid” lundi 8 janvier. Sur les réseaux sociaux, la préfecture conseillait aux habitants du territoire : ”évitez les expositions prolongées au froid et au vent, habillez-vous chaudement” ou encore ”si vous remarquez une personne sans abri ou en difficulté, prévenez le 115”.

SolMiRé affirme que malgré les températures négatives, ”le 115 du Doubs refuse pourtant d’héberger une jeune fille de 15 ans ainsi que d’autres jeunes à la rue”, dans un communiqué du 10 janvier. ”C’est complet, toutes nos structures sont occupées”, telle serait la réponse donnée par les écoutants du 115 aux personnes qui suivent les conseils de la préfecture, selon l’association.

La préfecture affirme qu’ « après vérification, aucune jeune fille de 15 ans n’a été notifiée dans un appel au 115. »

La maison éclusière de Tarragnoz

SolMiRé affirme que la maison éclusière* du quartier Tarragnoz a des places disponibles. ”À l’automne dernier, l’État a financé dans cette maison la création d’une structure d’hébergement d’urgence d’une capacité de 20 places”, souligne l’association. ”Fléchées par le 115, ces places étaient destinées aux mineurs isolés étrangers dont la minorité est contestée et qui se retrouvent à la rue à Besançon. Depuis le 21 décembre 2023, les travaux sont finalisés, les travailleuses sociales sont embauchées, les lits sont prêts, mais restent désespérément vides”, s’insurge SolMiRé.

Elle explique qu’en réponse à cette situation, la préfecture affirme qu’”elle destine ces places en priorité aux jeunes que la mairie de Besançon héberge place de l’Europe”, rapporte SolMiRé qui critique fortement cette gestion de l’hébergement d’urgence qui consisterait à ”reloger des jeunes déjà à l’abri, tout en maintenant de nombreux autres jeunes à la rue.”

L’association martèle : cette politique ”expose les personnes laissées à la rue aux risques climatiques, sanitaires, mais aussi à ceux d’agressions et de viols. Elle témoigne d’une logique bureaucratique qui ne se soucie ni de la protection des populations ni du respect des droits fondamentaux de l’enfant.”

"Préserver leur avenir"

Contactée ce jeudi, la préfecture nous a expliqué avoir déjà donné les informations à SolMiRé concernant la maison éclusière. "Les jeunes hébergés place de l'Europe, doivent au plus vite se rendre à la maison éclusière", nous rapporte-t-elle, "nous sommes dans l'attente." Des procédures doivent se dérouler avant qu'ils ne puissent être héberger dans le quartier de Tarragnoz où ils pourront y rester plusieurs mois. "Il est de la responsabilité de la préfecture du Doubs d'héberger ces jeunes dans cette maison, dès que ce sera possible, afin de les éloigner des points de deal, de les mettre à l'abri pour préserver leur avenir", conclut la préfecture.

*Pour rappel, SolMiRé avait investi illégalement de mars 2021 à août 2022 cette même maison éclusière pour héberger de jeunes migrants parce qu’elle était inoccupée. 

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