“Le vivre-ensemble et le bal des caricatures”, un habitant de Battant inquiet face à la montée des crispations

TRIBUNE • Dans une tribune de ce mardi 28 octobre, un riverain de la rue Battant à Besançon, Sylvain, exprime son inquiétude face à la montée des crispations dans son quartier et dans le centre-ville, notamment sur fond de débats autour d’un nouveau projet pour le foyer d’accueil de jour Boutique Jeanne Antide de la rue Champrond, de bruits nocturnes et d’ivresses sur la voie publique, mais aussi des banderoles contradictoires place de la Révolution. Dénonçant les ”caricatures" et les ”replis” qui animent les discussions locales et les réseaux sociaux, il invite les habitants à renouer le dialogue plutôt que de céder à la polarisation.

© Sylvain.

”Le vivre-ensemble et le bal des caricatures 

À Besançon, le vivre-ensemble semble parfois s’essouffler sous le vacarme des caricatures. Et si, avant de juger, nous prenions le temps d’écouter ? Une réflexion humaniste sur le besoin urgent de réaccorder nos liens citoyens.
Depuis quelques semaines, j’ai l’impression d’assister à une étrange Bachata à deux temps : un pas en avant vers de nouvelles initiatives citoyennes, un pas en arrière vers leurs caricatures.
Entre le projet du foyer d’accueil de jour – la Boutique Jeanne Antide – et le rejet bruyant de la pauvreté visible, la danse hésite.
Entre la volonté légitime d’appliquer les lois sur le vagabondage, l’ivresse publique ou le tapage nocturne, et les accusations de radicalité, on entend déjà grincer le Guiro d'accusation de “fascisme renaissant”.
Et comme souvent, les réseaux sociaux se chargent de transformer le débat en vacarme : caricatures, invectives, stéréotypes recyclés… Chacun y joue sa petite note discordante, souvent pour masquer ses propres failles.
Le vivre-ensemble, lui, devient une valse boiteuse, où la peur et la méfiance prennent la place de l’écoute.
Les effets de masse ajoutent leur mousse grégaire : tout s’amplifie, tout s’exagère, jusqu’à ce que l’orchestre citoyen ne produise plus qu’un tintamarre grotesque.
Pourtant, il serait temps de réaccorder nos instruments communs.
Avant de juger, d’accuser ou de rejeter, prenons un instant pour écouter : pourquoi ces tensions reviennent-elles sans cesse ? Pourquoi, à cinquante mètres de chez soi, l’autre crie, l’autre dort dehors, ou l’autre dérange ?
Plutôt que de répondre par le bruit et les clichés, essayons le silence de la réflexion.
Un simple chut… pour entendre ce que nos dissonances disent vraiment de nous.
C’est peut-être à ce prix que le vivre-ensemble retrouvera enfin son juste tempo.
Un nouveau projet pour la boutique Jeanne Antide et ses publics.
Un respect des chartes editées.
Un respect des règles , des lois ,des droits et des devoirs.
Un respect de chacun."

© Sylvain.

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