Une étude sur les déplacements des frontaliers vers la Suisse

En 10 ans, malgré les distances et le temps de trajet , plus 13.000 travailleurs supplémentaires effectuent des allers-retours quotidiens vers la Suisse selon une étude de l’Arc Jurassien (Ostaj).

Insee, Recensement de la population 2016 © Insee

Selon l'étude de l'Ostaj, la moitié de frontaliers met plus de 42 minutes pour se rendre quotidiennement au travail  sur les trajets  pendulaires et exerce à plus de 35 km de leur domicile. " C'est 21 km de plus que les autres actifs de l'Arc jurassien français travaillant en dehors de leur commune de résidence" note l'étude.

Seulement 3 % des frontaliers de l'Arc jurassien se rendent sur leur lieu de travail en transports en commun. Une faible part néanmoins plus importante qu'il y a dix ans, l'utilisation des transports collectifs dépendant davantage de l’existence d’une liaison entre le lieu de domicile et celui de travail que de la distance les séparant.

Nombre de travailleurs frontaliers et distance médiane parcourue pour les dix trajets domicile-travail les plus fréquentés dans l'Arc jurassien © Arcjurassien.org
Nombre de travailleurs frontaliers et distance médiane parcourue pour les dix trajets domicile-travail les plus fréquentés dans l'Arc jurassien

"En 2016, 32 300 résidents de l’Arc jurassien français travaillent dans la partie suisse. En dix ans, le travail frontalier s'est fortement développé faisant passer ce nombre de 19 200 à 32 300, soit plus de 13 000 frontaliers supplémentaires. La quasi-totalité d'entre eux (97 %) empruntent leur véhicule personnel pour se rendre sur leur lieu de travail" Étude de l'Ostaj

Les pôles industriels sont généralement situés à proximité de la frontière alors que l'emploi tertiaire se concentre quant à lui dans les grandes villes, plus éloignées. En lien avec ces orientations économiques, les parcours des frontaliers ouvriers sont généralement plus courts que ceux des frontaliers cadres.

"Les pôles d'emploi horlogers de l'Agglomération urbaine du Doubs attirent un grand nombre de travailleurs frontaliers. Les routes y donnant accès sont très fréquentées. Dans la partie française, les flux les plus importants proviennent des communes situées à proximité de la frontière, aux abords de Morteau et de Maîche. Quelques frontaliers, peu nombreux, résident aussi dans la métropole de Besançon et parcourent ainsi des distances plus importantes. Plus de 5 000 navetteurs transitent chaque jour par le poste-frontière du Col-des-Roches, reliant Villers-le-Lac au Locle.

Avec près de 2 000 travailleurs frontaliers, Pontarlier est un point de départ majeur des navettes pendulaires vers la Suisse. C'est également un lieu de bifurcation avec deux routes principales : celle menant au Val-de-Travers et la Nationale 57 en direction de Vallorbe avec en prolongement Yverdon-les-Bains ou encore Lausanne. Cette dernière est très fréquentée par les frontaliers, notamment sur la portion reliant Jougne à Orbe.

Le relief du Haut-Jura et de la Vallée de Joux limite les voies d'accès vers la Suisse avec seulement deux routes, en direction du Chenit et de Nyon. Les tronçons routiers longeant le Léman sont aussi très fréquentés par les travailleurs frontaliers en provenance de la région Auvergne-Rhône-Alpes".

Échanges entre territoires. Dans l'Arc jurassien, deux tiers des frontaliers résident et travaillent dans le même territoire de coopération et parcourent des distances relativement courtes © Arcjurassien.org
Échanges entre territoires. Dans l'Arc jurassien, deux tiers des frontaliers résident et travaillent dans le même territoire de coopération et parcourent des distances relativement courtes
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