300 “Alsthommes” de Belfort partent manifester à Paris dans un TGV loué pour l’occasion

Quelque 300 salariés d’Alstom Belfort ont embarqué ce mardi 27 septembre 2016 matin à bord d’un TGV spécialement affrété pour les transporter à la manifestation prévue devant le siège du constructeur ferroviaire à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

Une marée humaine de salariés d'Alstom en vestes gris et rouge siglées "Alstom" - certains accompagnés de membres de leur famille et de leurs enfants -, s'est déversée sur le quai de la gare de Belfort dès 5 h 45, au son des cornes de brumes et de la musique, avant de prendre le train.

Pour Olivier Kohler, délégué CFDT du site, le "symbole est très fort: le TGV est un produit qui est sorti des usines d'Alstom et qui est le fruit du travail des salariés d'Alstom". Ce TGV a été affrété par l'intersyndicale et les collectivités locales pour 52.000 euros, a indiqué la ville de Belfort. Accroché au TGV reliant quotidiennement Belfort à Paris, le TGV des "Alsthommes" a quitté la gare à 6 h 07. Le TGV devait s'arrêter à Besançon, pour embarquer une centaine de salariés d'Alstom Ornans (Doubs), selon la CFDT, avant d'arriver à Paris gare de Lyon à 8 h 37.

"Je ne veux pas partir de Belfort, je suis Belfortaine, je veux rester ici"

Le but à Saint-Ouen, "c'est de se faire entendre et de dire qu'on n'est pas morts, qu'on est encore là et (leur dire) qu'ils ne vont pas nous jeter comme ça", a déclaré Florian Jardinier, délégué Force ouvrière. Les 9.000 salariés français du groupe sont appelés mardi à la grève par
l'intersyndicale (CFE-CGC, CGT, CFDT, FO). "Je ne veux pas partir de Belfort, je suis Belfortaine, je veux rester ici. Si tout le monde se bat, on peut sauver le site. On y croit", a dit, vindicative, Cynthia Aubert, une mère venue avec son fils de 3 ans, dont le père travaille chez Alstom à Belfort.

400 emplois menacés

Une manifestation est organisée à 11 h 00 devant le siège du fabricant de trains pour réclamer le maintien de l'activité d'Alstom sur son site
historique de Belfort, où 400 emplois sur 480 sont menacés. Les organisateurs attendent entre "1.000 et 1.500 personnes" à Saint-Ouen. Le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge, sera auditionné dans la journée à l'Assemblée nationale par la commission des Affaires économiques. 

Le groupe ferroviaire a annoncé le 7 septembre son intention de transférer d'ici 2018 la production de locomotives de Belfort à Reichshoffen, en Alsace, pour ne garder sur le site franc-comtois que les activités de maintenance. Depuis cette annonce, les salariés se mobilisent pour réclamer la sauvegarde de leur usine. Samedi, entre 3.500 et 5.000 personnes ont manifesté à Belfort en soutien aux Alsthommes, lors d'une journée "ville-morte".

 
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