À Dijon, un militant LFI dénonce son interpellation “arbitraire”

Un jeune militant LFI a dénoncé, mardi, son interpellation "arbitraire" lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, lundi soir à Dijon, qui lui vaudra d'être jugé fin octobre.

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"Il fallait des coupables. On m'a dit que j'allais payer pour les dégradations", a affirmé à l'AFP le jeune homme, qui a eu 24 ans lundi, le jour où il a été interpellé lors de la manifestation non déclarée dans le centre de Dijon, marquée par des heurts avec les forces de l'ordre. "Je n'ai pas cassé", a-t-il assuré. "C'est une interpellation éminemment politique, arbitraire", a ajouté le militant LFI.

Interpellé lundi vers 20h40, il est poursuivi pour "participation sans arme à un attroupement après sommation de se disperser par une personne dissimulant volontairement son visage afin de ne pas être identifié", a indiqué à l'AFP le procureur de la République, Olivier Caracotch. Il doit être jugé le 31 octobre.

Accueilli à sa sortie de l'hôtel de police

Le militant assure n'avoir pas cherché à dissimuler son visage mais s’être simplement protégé avec un masque, et n'avoir "pas entendu" les sommations à dispersion. Il a été accueilli par une quarantaine de soutiens, notamment de LFI et de Solidaires, à sa sortie de l'hôtel de police de Dijon.

"La violence policière est une forme de violence destinée à éviter qu'on vienne en manifestation", a estimé Eloi Delaporte, candidat indépendant aux dernières élections départementales de 2021 à Dijon qui avait mené une liste incluant Alinoë Gentaz.

"Effrayer les gens pour rien"

Cette candidature "a montré son civisme et son esprit républicain", a estimé M. Delaporte, qui se présentait afin de défendre un espace naturel au nord de Dijon, depuis rasé. Le "but" de ces interpellations est "d'effrayer les gens : pour rien, on peut être en garde à vue", a estimé M. Delaporte.

Dans un tweet lundi soir, le leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé des arrestations "arbitraires", dont de deux militants de LFI.

La Première ministre Elisabeth Borne a de son côté défendu les forces de l'ordre, mais précisé qu'elles ont un "devoir d'exemplarité".

94 agents blessés d'après Darmanin

Plus de 1.200 manifestations non déclarées, "parfois violentes", se sont déroulées en France depuis l'annonce par Mme Borne du recours au 49.3 pour adopter la réforme, a recensé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a affirmé que "94 agents" avaient été blessés depuis jeudi.

287 personnes ont été interpellées lundi soir en France lors d'une cinquième soirée consécutive de manifestations spontanées. "Il n'y a pas d'interpellations injustifiées" à Paris, a affirmé le préfet de police Laurent Nuñez.

(AFP)

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