Acte 16 des “Gilets Jaunes” : entre mobilisation aux stations-service de Pontarlier, manifestation à Besançon et Grand Débat

Les « Gilets jaunes » manifestent samedi 2 mars 2018 en France pour un acte 16 présenté comme un prélude à un « gros mois » de mobilisation le 9 et surtout le 16 mars afin de marquer la fin du Grand débat et les quatre mois du mouvement social. A Pontarlier, les gilets jaunes vont se mobiliser aux abords des stations-service de 11h à 16h. A Besançon une nouvelle marche est organisée à 14h au départ de la place de la révolution alors que des débats sont organisés par le conseil citoyen du quartier Besançon Planoise et par l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

Gilets Jaunes Besançon 26 janvier 2019 - illustration © d poirier ©

Quelques Sit-ins,  pas de blocacge. Les Gilets Jaunes du secteur de Pontarlier ont décidé de se mobiliser de 11h à 16h aux alentours des six stations-service pour faire entendre leur voix et protester contre une nouvelle hausse des prix des carburants qui avait été le déclencheur de la contestation de l'acte 1 des Gilets Jaunes le 17 novembre 2018. "L'objectif n'est pas de gêner les citoyens, le va-et-vient des touristes" explique une Gilet Jaune du Haut-Doubs qui souhaite rester anonyme. "Il n'y aura pas de bouchon et pas de blocage au ronds-point comme au début du mouvement mais nous souhaitons affirmer que nous sommes toujours là et plus mobilisé que jamais. C'est aussi pour réveiller les consciences de nos concitoyens que nous sommes toujours là, bien visible avec nos beaux gilets jaunes…"

A Besançon, un nouveau rassemblement est organisé au départ de la place de la Révolution. Ils étaient 500 la semaine dernière selon la préfecture du Doubs. Des Gilets Jaunes qui s'annoncent plus remontés que jamais après la garde à vue de deux d'entre eux cette semaine à Besançon. Le Collectif "les blues blanches" de Besançon pour dénoncer les conditions de travail dans le secteur de la santé appelle à rejoindre le mouvement.

Habitants de Planoise exprimez-vous !

Le conseil citoyen du quartier bisontin de Planoise organise ce samedi 2 mars 2019  au centre Nelson Mandela de 10h à 16h son grand débat national "pour le quartier avec les habitants de Planoise, en concertation avec la ligue de l’enseignement du Doubs et l'association Paris. Quatre tables rondes sont prévues : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté, l’organisation de l’État et des services publics. "Mais d’autre thèmes pourront être abordés, la parole étant libre… "précise le conseil citoyen.

A Besançon, un autre débat est également organisé par l'ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) sur le thème de la fin de vie à partir de 15h au centre Mendes France (salle 9 – 3 rue beauregard - Besançon)

Un mois de mars 2019  décisif ?

"Vous allez avoir un mois de mars où vous allez pas beaucoup dormir", a lancé à Emmanuel Macron l'une des figures du mouvement, Eric Drouet, dans une vidéo postée vendredi. "On a un très grand 16 mars qui arrive, plus organisé que jamais, plus motivé que jamais avec beaucoup de régions, beaucoup de pays qui vont monter sur Paris. J'espère que vous (Emmanuel Macron) êtes prêts. Nous on l'est, on attend cette date avec impatience", affirme-t-il.  Depuis Bordeaux, Emmanuel Macron, honni par les "Gilets jaunes", a, lui, appelé à un "retour au calme", quelques jours après avoir dénoncé la "démocratie de l'émeute".

Samedi se tiendront les désormais traditionnelles manifestations hebdomadaires aux quatre coins du pays. A Lille, les organisateurs ont appelé les "Gilets jaunes" des pays voisins (Belgique, Angleterre, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne), à "converger" vers la métropole du nord.

A Paris, un parcours de 12 km partant de l'Arc de Triomphe a été déclaré en préfecture. Un groupe Facebook appelle, lui, à "bloquer la place de l'Étoile le plus longtemps possible" et à "revenir aux sources en ne déclarant pas les manifs pour retrouver ce côté spontané qui faisait peur au gouvernement". "Fini le pacifisme", lance-t-il. Des organisations de forains ont également appelé à se mobiliser contre l'ordonnance du 19 avril 2017 qui menace leur profession.

Le 16 mars 2019 : date "clé"

Le ministre de l'Intérieur a relativisé l'ampleur des dernières mobilisations. "Il y a chaque semaine 40.000, 50.000 personnes qui manifestent (...). C'est ça la réalité, c'est-à-dire au fond plus grand monde", a déclaré Christophe Castaner sur France 2.

Le 17 novembre, ils étaient 282.000 dans la rue pour l'acte 1 de ce mouvement né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la hausse des taxes et pour plus de pouvoir d'achat. Samedi dernier, ils étaient 46.600, selon les autorités, à dénoncer la politique du gouvernement et demander la démission d'Emmanuel Macron. Des chiffres régulièrement contestés par les manifestants.

"Il faut qu'ils (les "Gilets jaunes") se posent une question simple : quelle trace, au fond, ils veulent laisser ? C'est un mouvement social exceptionnel, on en a suffisamment parlé. Maintenant, la seule trace c'est celle des violences répétées", a ajouté M. Castaner.

Les "Gilets jaunes" entendent au contraire relancer leur mobilisation.

Priscillia Ludosky, initatrice d'une pétition contre la hausse du prix des carburants, a appelé à un sit-in à partir du 8 mars à Paris "pour installer nos rond-points au coeur de la capitale" et présenter les revendications récoltées sur leur plateforme le-vrai-débat.fr, alternative au Grand débat gouvernemental.

Ce rendez-vous, baptisé "Acte décisif : nous ne bougerons pas", sera précédé par "des actions de blocage dans la semaine qui précède", a-t-elle ajouté, évoquant laconiquement "trois grosses actions". Une bande-annonce vidéo appelle à "assiéger Paris à partir du 8 mars".

"Une guerre d'usure"

Mais l'échéance à laquelle travaillent les "gilets jaunes" est celle du 16 mars, lendemain de la clôture du Grand débat national, fustigé comme une "mascarade" et une "campagne de communication", et veille de l'anniversaire des quatre mois du mouvement.

Pour Eric Drouet, "le 16 va vraiment être une clé dans ce mouvement. Beaucoup de gens ont décidé de monter à Paris, cette fois en prenant le temps de s'organiser à l'avance. Il y a un élan pour cette date-là qui va faire du bruit".

Jeudi, il disait avoir "des retours de Hollande, de Belgique, d'Italie, de toutes les régions de France" et évoquait également de possibles actions en mars contre Starbucks et Facebook. "Il ne faut pas lâcher", exhortait-il: "C'est une guerre d'usure".

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