Conseil régional: le torchon brûle entre les syndicats et la présidente

Cinq organisations syndicales, qui ont déposé un mot d’ordre de grève, mettent virulemment en cause le directeur général des services du conseil régional dans sa gestion des ressources humaines, tandis que la présidente, Marie-Guite Dufay, regrette que les syndicats «sortent la Kalachnikov» avant même le début de la moindre discussion.

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Face à ce qu'ils considèrent comme de « graves menaces », une intersyndicale initiée par la CFDT et la CGT, rejointes par l'UNSA, FO et la FSU, a déposé un préavis de grève pour ce jeudi, jour de mobilisation nationale, mais en mettant aussi en avant des préoccupations propres au 400 agents du conseil régional. Les syndicats s'opposent à « un projet de fermer les services administratif en août et à Noël ».

« Ce serait une perte de liberté dans le choix de la date des RTT et une rupture du service public. On n'aura plus aucune souplesse. On voudrait que l'on soit tous présents et absents en même temps », explique Dominique Aubry-Frelin, secrétaire de la section CFDT de la collectivité régionale. « La Région a pris un virage grave depuis les dernières élections: austérité, mauvais coups préparés en cachette, mépris des représentants du personnel, parodie de dialogue social », écrit la CFDT dans une lettre à ses adhérents.

« Je suis très étonnée de cette crispation très forte, alors que le débat sur le compte épargne-temps n'est pas encore ouvert », a rétorqué la présidente PS de la Région. « On va en débattre jeudi à partir de la présentation que va en faire Patrick Bontemps, vice-président chargé des ressources humaines. C'est une réflexion que nous menons », poursuit-elle en se demandant s'il ne serait pas efficace, en terme de gestion des jours de congés, de « bloquer certaines semaines ».

« Contrairement à ce qui a été écrit, mon bureau n'est pas fermé. Et je trouve malsain que les syndicats évoquent également une fermeture des services le vendredi après-midi, ce qui est absolument faux. Cela n'a jamais été évoqué. C'est un procès d'intention à l'égard de Gilles Da Costa qui a appliqué une telle mesure au conseil général du Doubs il y a dix ans (ndlr: à l'époque de droite). Derrière lui, c'est moi qui suis visée», relève Marie-Guite Dufay.

« Les syndicats ont raison de nous alerter sur l'application du compte épargne-temps, mais sortir l'arme lourde avec des propos calomnieux, c'est franchement malsain », regrette-t-elle.

En évoquant dans leur tract la précarisation des parcours professionnels, c'est sûr que la présidente est directement concernée, elle qui a fait de ce sujet son cheval de bataille. « Alors que la Région fait une politique pertinente de sécurisation des parcours professionnels vers l'extérieur, elle fait l'inverse en interne », note la CFDT qui attend jeudi de connaître la décision de l'exécutif quant à l'application du compte épargne temps pour savoir si l'intersyndicale manifestera devant l'hémicycle régional vendredi lors de la séance plénière. Selon Marie-Guite Dufay, il n'y aura pas de décision de prise jeudi.

 

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