Déchets: le Grand Besançon met des puces dans ses poubelles

Ce n’est pas nouveau, mais c’est la première fois en France que ce système est installé à une si grande échelle.

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L’agglomération de Besançon compte quelque 180 000 habitants répartis dans 59 communes. Le système à puce, qui pèsera les déchets ramassés chez chaque particulier et qui instaurera « une redevance incitative » va être effectif le 1er janvier 2012. Finie donc la taxe forfaitaire payée en même temps que les impôts locaux.
 
La mise en place du dispositif coûtera 2,3 M€ dont 1,5M€ pris en charge par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). En attendant 2012, les services du Grand Besançon doivent équiper tous les bacs d’une puce qui identifiera son propriétaire. Plus de 11 000 poubelles doivent être équipées dans la périphérie bisontine avant la fin juin de cette année et environ 18 000 autres seront concernées en 2011 à Besançon même.
 
Chaque bac est retourné pour permettre aux employés du Grand Besançon d’insérer la puce dans une alvéole qui se trouve sous le rebord du bac. Une puce à laquelle correspond un code barre qui sera également apposé sur la poubelle. C’est une opération de grande envergure, intitulée « Un bac à puce pour tous », que vient d’engager l’agglomération bisontine. Elle est d’autant plus compliquée que, jusque là, la collecte des ordures ménagères ne se fait pas de la même manière dans les communes concernées.

« Il y a un énorme travail d’uniformisation à faire et nous voulons que tous les habitants du Grand Besançon bénéficient de la même prestation par souci d’équité et de solidarité », estime Jean-Pierre Taillard, vice-président de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon, chargé de la gestion des déchets.

 
Il doit également faire face aux nombreuses questions des utilisateurs dont la plupart tournent autour du coût du système lié au seul poids de la poubelle et autour du comportement du voisin dont on craint évidemment qu’il pourrait de débarrasser des ces déchets dans la poubelle des autres…
 
« Ce sont des craintes fondées. Dans la première phase, il y a toujours des gestes pas très citoyens, mais c’est quelque chose dont on se lasse. Il y a des solutions pour lever ces inquiétudes comme le bac à serrure avec un dispositif sur le camion qui libère la gâche, mais cela coûte 30 € par bac », explique Jean-Pierre Taillard qui précise que « tout n’est pas tranché » et que « les grands principes se mettent seulement en place ». Il y a aussi le risque que certains habitants peu scrupuleux de l’environnement en profitent pour se débarrasser de leurs déchets dans la nature.
 
Des expériences du même type menées ailleurs, notamment en Alsace, laissent à penser que ces phénomènes sont marginaux.
 
L’essentiel, explique-t-il, c’est que « tout ça va contribuer à mieux trier donc à réduire le tonnage d’incinération et à augmenter le tonnage de matières recyclables récupérées dans les bacs jaunes et qui, eux, ne seront pas équipés de pouce ». Grâce au système à puce, le Grand Besançon espère réduire les déchets voués à l’incinération de 30 à 35% dès la première année.
 
 
 
85 000 tonnes de déchets par an
 
L’agglomération du Grand Besançon est compétente en matière de collecte de déchets sur le territoire de ses 59 communes. 85 074 tonnes de déchets sont prises en charge par an, soit 485,3 kg/an/hab. contre 547 Kg/an/hab. en moyenne au niveau national.
 
Sur ce tonnage, 10 722 tonnes sont des déchets recyclables, 39 842 tonnes sont résiduelles, le verre s’élève à 5727 tonnes et les déchetteries accueillent 28 346 tonnes.
 
Le budget déchet du Grand Besançon s’élève tous les ans à 15 M€. L’élimination des déchets des ménages représente 66 € par habitant.
 
 
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