Fin de vie : “toutes les options sont sur la table” assure Olivier Véran

C'est ce qu'a assuré vendredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran à propos d'un éventuel changement de législation sur la fin de vie, lors d'un déplacement en Suisse, où le suicide assisté est toléré.

© Photo AFP

Véran était accompagné de la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin le Bodo, et de membres du groupe de travail parlementaire sur la fin de vie, pour rencontrer des personnels soignants des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Interrogé sur la possibilité d'autoriser le suicide assisté en France, M. Véran a affirmé que "toutes les options sont sur la table". Il a souligné l'importance du travail de la convention citoyenne sur la fin de vie qui se penche actuellement sur la question d'un éventuel changement de la loi française.

Même si les termes d'"euthanasie" ou de "suicide assisté" ne sont pas explicitement mentionnés, les participants examineront l'opportunité de légaliser l'une ou l'autre.

Une réponse d'ici mars 2023

En mars, ils diront s'il faut changer ou non la loi actuelle, sans garantie d'être suivis. "Ce sont des défricheurs que ces citoyens qui se réunissent et qui doivent nous permettre d'avoir un débat apaisé", a déclaré M. Véran. "On n'en fait pas un combat politique au sens politicien du terme. On n'en fait pas un combat partisan", a-t-il ajouté.

Véran s'était déjà déplacé en Belgique pour étudier la législation dans ce pays, et des déplacements ultérieurs sont à l'étude, notamment en Espagne.

"On ne considère pas qu'il y ait un pays qui soit en avance ou en retard par rapport à un autre, parce qu'on touche ici au coeur de l'intime, la mort. C'est très personnel et cela peut renvoyer à beaucoup de conviction, beaucoup de craintes, beaucoup de peur", a-t-il toutefois souligné.

La loi française actuelle n'autorise ni l'euthanasie ni l'assistance au suicide

La loi française actuelle prévoit une "sédation profonde" pour les malades en phase terminale et aux souffrances inapaisables, mais n'autorise ni l'euthanasie ni l'assistance au suicide.

En Suisse, seul celui qui, "poussé par un mobile égoïste", prête assistance au suicide de quelqu'un est punissable. "C'est une façon de faire la loi qui est très différente de ce qu'on connaît en France où nous on part du principe que tout est interdit, sauf ce qui est autorisé", a commenté M. Véran.

Présent lors de la visite aux HUG, le président du Conseil d'Etat du canton de Genève, Mauro Poggia, a lui souligné que le fait de vouloir régler par une loi des questions "qui se règlent par le dialogue, la compréhension, l'empathie, l'écoute" pourrait "amener à un blocage et à une déresponsabilisation de l'ensemble des acteurs".

(AFP)

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