“Gilets jaunes” : des ronds-points évacués en Bretagne, Normandie et  Bourgogne

Des ronds-points, occupés depuis des semaines par des « gilets jaunes » qui y avaient construit des cabanes en bois pour dormir ou se restaurer, ont été évacués ce mardi 18 décembre 2018 par les forces de l’ordre en Bretagne, Normandie et en Bourgogne, a-t-on appris auprès des préfectures concernées.

Dans les Côtes-d'Armor, gendarmes et policiers ont procédé à trois évacuations à Lannion, une à Quévert, près de Dinan, une à Guingamp et une à Saint-Brieuc.

Après l'intervention des forces de l'ordre, des engins de chantier ont procédé à la destruction des nombreuses cabanes et campements installés sur les ronds-points. "Les évacuations sont toujours en cours. Tout se passe bien, dans le calme et au rythme normal", a indiqué la préfecture à l'AFP.

A Saint-Brieuc, l'évacuation du rond-point de Brézillet a commencé à 06H15 et la dizaine de "gilets jaunes" présents n'ont opposé aucune résistance, selon deux d'entre eux. Une cabane de restauration et un dortoir en bois ont été détruits.

"Il est hors de question qu'on lâche, aujourd'hui. Ce qu'ils font, ça ne fait que renforcer la colère", a déclaré à l'AFP Tristan Lozach, un des "gilets jaunes" de Saint-Brieuc, en se disant prêt à passer Noël sur un rond-point.

"Du bois pour construire des cabanes, c'est pas ça qui manque", a-t-il ajouté. En réponse à cette évacuation, quelques "gilets jaunes" ont ensuite tenté de bloquer la RN12 en direction de Rennes, provoquant d'importants bouchons, avant l'intervention de la police.

Dans le Finistère, le rond-point de Troyalac'h, près de Quimper, a également été évacué "sans difficulté", selon la préfecture. "La présence persistante de manifestants sur ce rond-point posait d'évidents problèmes de sécurité", a-t-elle souligné dans un communiqué.

Dans le Morbihan, le préfet a demandé mardi midi aux "gilets jaunes" de "cesser leurs actions et d'évacuer (...) les sites encore occupés dans le département", dans un communiqué.

Évacuations "au cas par cas"

En Saône-et-Loire, dans l'ancienne région Bourgogne, plusieurs "baraquements illégalement installés" ont été démantelés dans la nuit de lundi à mardi.

"Une vingtaine de +gilets jaunes+ sont descendus, ça hurlait un peu" mais ça s'est fait dans le calme et sans résistance, a raconté à l'AFP Pierre-Gaël Laveder, un "gilet jaune" de l'échangeur de Magny, à Montceau-les-Mines.

Une dizaine de personnes étaient déjà présentes mardi matin pour "refaire un camp mais juste à base de planches et de bois", selon lui. "C'est pas malin du tout ce qu'il fait Macron. Ils nous font ça juste avant les fêtes de Noël, alors que justement on se demandait comment on allait s'organiser pour cette période", a commenté M. Laveder.

A Mâcon, une cabane a été incendiée lors de l'évacuation, un incident "d'autant plus grave qu'une conduite de gaz passe à proximité" selon le préfet de Saône-et-Loire, qui ajoute "les auteurs de cet incendie criminel ainsi que ceux qui leur ont apporté les matériaux seront recherchés activement".

En Normandie, le rond-point des vaches près de Rouen a été évacué une nouvelle fois mardi matin, après déjà plusieurs évacuations depuis le début du mouvement. "Quand un rond-point commence à avoir dessus des combustibles en grande quantité, des cabanes c'est dangereux", a expliqué la préfecture de Seine-Maritime.

Les évacuations de ronds-points et d'axes routiers vont se "poursuivre", a prévenu lundi le ministre de l'Intérieur,Christophe Castaner, en mettant en avant les "huit morts" survenus depuis le début du mouvement.

Selon des sources policières, les évacuations se feront "au cas par cas" et sans calendrier. "C'est à l'appréciation des préfets en fonction de la situation locale", a expliqué l'une d'elles.

"Tous les endroits où la situation est dangereuse en terme de sécurité publique doivent être évacués pour permettre de fluidifier les axes routiers", a avancé une autre.

(Source AFP)

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