Grève et journée d’action du 19 mars : quelles sont les revendications ?

FO, la CGT, Solidaires et les organisations de jeunesse Unef (étudiants) et UNL (lycéens) appellent mardi 19 mars 2019 à une journée d’action et de grèves afin d’« amplifier le mouvement social ». Un mouvement approuvé par 73 % des Français selon le baromètre des services publics Odoxa pour la Banque française Mutualiste, l’Obs, France Inter et la presse régionale, publié ce mardi.

Manifestation syndicale + gilets jaunes du 5 février 2019 © d poirier ©

"La situation sociale en France est marquée par l’expression diverse et multiple d’un mécontentement social grandissant, par l’aspiration à une véritable justice sociale et fiscale, par la dénonciation des reculs sur les libertés publiques comme individuelles. Le mouvement des "gilets jaunes" est l’expression récente de cette profonde crise sociale" expliquent les organisations syndicales

Auparavant, le 5 février 2019, à l'appel notamment de la CGT, mais aussi pour la première fois avec la participation de "gilets jaunes" qui, jusqu'à présent, avaient regardé les syndicats avec méfiance, près de 300.000 personnes avaient manifesté dans 200 villes selon les organisateurs, 137.200 d'après le ministère de l'Intérieur. A Besançon ce jour là, ils étaient 550 selon les autorités et près de 1.000 selon les syndicats. FO n'avait pas appelé à manifester ce jour-là.

Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, a pour sa part jugé que la journée d'action et de grèves du 19 mars 2019 à laquelle appelle sa confédération avec la CGT est "bien partie". "Nous avons de très bons échos de la mobilisation (…)Les retours nous montrent que l'on devrait organiser des manifestations dans tous les départements".

Service public, fiscalité, salaires, transition écologique et retraites

"Augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux, égalité hommes femmes, un véritable droit à l’éducation et à la formation, renforcement de la protection sociale » et du système solidaire de retraite par répartition, réponse aux enjeux climatiques et environnementaux, tout en développant des emplois de qualité" font partie des revendications.

"Le 19 mars, nous voulons exprimer de manière claire et forte sur le terrain nos analyses, nos revendications", a dit M. Veryrier, en particulier sur la question des salaires, du service public, la question fiscale, la transition écologique et les retraites. "Nous sommes déterminés à nous mobiliser car nous ne voulons pas être spectateur, ni caution de décisions qui pourraient être prises en matière sociale à l'issue du grand débat", a-t-il poursuivi. "Je suis en contact régulièrement avec les quatre confédérations", a-t-il ajouté. "Avec la CGT, nous nous sommes accordés sur la date du 19 mars. Évidemment, si les autres s'étaient associées, cela aurait donné plus de force", a-t-il regretté à propos de la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.

M. Veyrier a jugé nécessaire de "réhabiliter la question de la grève". C'est "le seul moyen pour les syndicats quand ils n'ont pas été entendus. Dans les entreprises, on observe que la grève, quand il y a revendication sur les salaires, permet d'obliger les employeurs à se mettre autour de la table".

FO revendique une augmentation générale des salaires, une revalorisation des pensions, retraites et minima sociaux, et une hausse du point d'indice pour les fonctionnaires. Elle demande ainsi une revalorisation du SMIC pour qu'il atteigne 80% du salaire médian, soit 1.450 euros mensuels nets.

Elle s'oppose au remplacement de la sécurité sociale par un système d'assistance "a minima" financé par l'impôt, et s'oppose "à tout nouveau recul des droits en matière de retraite". Elle prône aussi le rétablissement d'un système fiscal basé sur un impôt progressif et l'allégement de la fiscalité sur les ménages via la fiscalité indirecte.

(Avec AFP)

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