Huile de palme : le blocus de 18 dépôts et raffineries se poursuit

Le blocus des raffineries et dépôts de carburant entamé dimanche par des agriculteurs va se poursuivre, a déclaré dans la nuit la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Agriculture. La présidente de la FNSEA, a jugé insuffisantes les propositions du gouvernement. La suite du blocus est en cours de discussion depuis 7h30. 

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Après trois heures de négociations de 23h30 à 3h avec les membres du cabinet de Stéphane Travers, dans la nuit du mardi 12 au mercredi 13 juin 2018, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, estime "insuffisantes" les propositions du ministre de l'Agriculture pour mettre fin au blocus de raffineries et dépôts de pétrole. "Nous demandons une parole publique plus claire pour défendre l’agriculture. Quand 3.000 agriculteurs descendent dans la rue bloquer 18 sites c’est que quelque chose ne va pas", a ajouté la patronne de la FNSEA.

Des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs se sont lancés dimanche dans un mouvement de blocage des raffineries et dépôts de carburant pour protester contre l'importation de produits agricoles ne respectant pas, selon eux, les normes françaises et européennes.

Le syndicat demande la "concrétisation dans la loi Alimentation d'un amendement contre les importations disruptives", "des engagements sur le coût du travail", "des études sociales et économiques" avant la mise en place de toute nouvelle norme et des réponses concrètes sur l'accompagnement financier des filières par le plan d'investissement de 5 milliards du gouvernement.

 Les "contradictions du gouvernement"

Pour Mme Lambert, "les Etats généraux de l’alimentation ont soutenu la montée en gamme de l’agriculture, mais la compétitivité est en panne"et le secteur craint l’arrivée de produits "qui trompent les consommateurs". FNSEA et JA dénoncent "les contradictions" du gouvernement qui incite les agriculteurs français à monter en gamme tout en concluant des accords de commerce international qui provoquent des distorsions de concurrence.

Le symbole de ces "incohérences"a été l’autorisation donnée à Total d’importer jusqu’à 300 000 tonnes par an d’huile de palme pour alimenter sa bioraffinerie de La Mède.

Les deux syndicats assurent que l’agriculture française peut fournir davantage d’huile de tournesol ou de colza à cette usine que les 50 000 tonnes promises, mais à un prix supérieur à celui de l’oléagineux importé d’Asie du Sud-est. "À la Mède, pour sauver 250 emplois on met 100 000 producteurs (français de colza, NDLR) en difficulté et on va perdre des tourteaux pour l’alimentation animale", a encore ajouté Mme Lambert.

(Avec AFP)

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