Insécurité à Besançon : “il faut recréer du lien social dans les quartiers”

Ce mardi soir, un débat s’est déroulé à la maison de quartier de la Grette à Besançon sur l’emploi et l’insécurité dans les quartiers populaires. Une vingtaine de personnes étaient attendues, finalement, une quarantaine d’habitants des quartiers de Planoise, d’Orchamps-Palente, de la Grette, de Clairs-Soleils et de Fontaine-Ecu étaient présents pour poser leurs questions, exprimer leurs attentes et leurs problèmes.

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En arrivant à la maison de quartier, un camion de CRS est stationné à quelques mètres de l'entrée. Le décor du débat est planté.La rencontre était organisée et présidé par Saïd Mechaï, président de l'association Humanis et de Slimane Tirera, coordinateur national de la fédération nationale des "Maisons des potes". Michel Loyat, adjoint au maire en charge de l'urbanisme, Abdel Ghezali, adjoint au maire en charge de l'animation socio-culturelle et de la vie des quartiers, Jacques Grosperrin (candidat UMP aux municipales à Besançon) et des membres du Front Gauche étaient également présents pour répondre aux questions et s'exprimer. 

"Situation catastrophique à Besançon", "manque de dialogue", "manque d'investissement de la Ville", "il y a des zones délaissées comme Planoise"… Tels sont les mots qui ressortent des discussions entre les habitants avant que le débat commence. D'ailleurs, il ne tarde pas à commencer. Les habitants expriment rapidement leurs problèmes et l'une des premières questions qui surgit : "Mais que fait la police ? Elle ne vient pas dans nos quartiers ! Elle a peur !" lance un habitant des Orchamps.

Selon Saïd Mechaï, le constat à Besançon est sans équivoque : "Aujourd'hui on se retrouve avec des quartiers comme les "408" où les chefs d'entreprises disent ne plus pouvoir travailler parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité à cause de la jeunesse dans la rue, des trafics en tout genre etc. La question est : comment s'est-on retrouvé avec autant d'insécurité ? Si on avait mis en place une activité à destination des jeunes pour leur éviter de passer par la case délinquance, est-ce que ce se serait passé ainsi ?". Pour lui, "il faut recréer du lien social dans les quartiers. A partir de là, les jeunes auraient une occupation et le respect se remettrait en place petit à petit".

Du côté des politiques...

Le candidat aux municipales de Besançon, Jacques Grosperrin est venu "avant tout pour écouter ces personnes, car je crois que leur parole a été confisquée depuis plusieurs années. Je pense qu'il ne faut pas faire de démagogie car ce serait trop facile. (…) Mon thème central est de faire une transversalité avec la prise en compte des logements, la jeunesse, du social, de l'éducation, de l'économie, du sport avec des adjoints qui seront en charge de cela (…) A ce jour, la politique des quartiers est en échec". 

Abdel Ghezali, adjoint au maire en charge de l'animation socio-culturelle et de la vie des quartiers n'a pas la même vision. "En tant qu'élu, j'essaie d'être pragmatique et de regarder les faits (...) Il y a des problèmes d'insécurité, on ne va pas non plus nier le chômage. La ville de Besançon est présente aux côtés des associations et aux côtés des habitants. Sur les actions concrètes, on fait par exemple comme ici, les rendez-vous de l'emploi en lien avec des structures, on travaille sur la zone franche urbaine où 1.300 emplois ont été créés parmi lesquels 40% des personnes qui ont bénéficié de ces emplois sont issus des zones sensibles urbaines de Besançon." 

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