Les agriculteurs donnent rendez-vous pour parler souveraineté alimentaire

© D Poirier

La souveraineté alimentaire sera au coeur d'un "grand rendez-vous" virtuel avec les décideurs politiques, organisé le 18 mai par la FNSEA, les Jeunes agriculteurs et les organisateurs du Salon de l'Agriculture, en lieu et place de ce rendez-vous traditionnel, annulé cette année pour raison sanitaire.

"Si rien n'est fait, la souveraineté est en danger", a déclaré mardi la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, lors d'une présentation de cet événement, qui se veut le point d'orgue d'une "semaine de l'agriculture française" organisée à partir de jeudi et jusqu'au 24 mai pour se substituer au salon. A cette occasion, des agriculteurs interrogeront par écrit le président Emmanuel Macron qui devrait leur répondre "en direct", sauf imprévu, selon Mme Lambert.

Car, si la France demeure de loin le plus gros producteur agricole européen, "l'excédent commercial français est passé de 9 à 7,6 milliards d'euros", a rappelé lors de cette conférence Pascal Cormery, président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du crédit agricoles (CNMCCA).

41% des légumes et 59% des fruits consommés en France ont été importés en France en 2019, contre respectivement 28 et 43% en 2000, selon des chiffres de l'interprofession.

Un poulet sur deux consommé en France est importé, une proportion qui grimpe aux trois quarts en restauration collective.

"L'excédent agricole français tend même à disparaître", selon un rapport sénatorial de 2019, qui estime que la France pourrait connaître "son premier déficit agricole en 2023".

Ce colloque 100% numérique, qui doit débuter le mardi 18 mai à 9h30 pour s'achever à 13h, sera ouvert par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.

Une première table ronde, à laquelle doivent participer le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, le haut-commissaire au Plan François Bayrou, et la ministre française de l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, doit préciser les enjeux du maintien de la souveraineté alimentaire et les politiques à mettre en oeuvre pour cela.

Une seconde table ronde sera organisée autour du député européen Pascal Canfin et de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Elle doit notamment explorer certains leviers de développement comme l'étiquetage de l'origine des produits, pour laquelle l'Europe est actuellement "un frein", ou la commande publique, pour laquelle il est "encore interdit en France d'afficher un critère d'origine", a indiqué Sébastien Windsor, président des chambres d'agriculture.

(AFP)

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