Maintien des minima conventionnels sous le Smic pour le secteur de l’aide à domicile : l’USB-Domicile s’insurge

Suite au refus à l'agrément de l'avenant 68-2025 de la branche de l’aide à domicile, l'USB-Domicile "en appelle solennellement à la responsabilité de l’État et de Départements de France" dans un communiqué du 5 août 2025.

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Ce mardi 5 août 2025, le secteur de l'aide à domicile apprenait que l'avenant 68, qui prévoyait notamment d'augmenter les minima conventionnels pour les faire passer au-dessus du Smic à partir du 1er juillet 2025, n'a pas été agréé.

Le jour même, l'USB-Domicile (Union syndicale de branche de l'aide à domicile), qui réunit plusieurs fédérations et associations telles que ADEDOM, ADMR, FNAAFP/CSF et UNA, a "manifesté une nouvelle fois son incompréhension et ses profonds désaccords suite au refus d’agrément de l’avenant 68 à la convention collective, signé le 12 mars 2025 par les partenaires sociaux au terme de longues négociations."

Pourtant, le 1er octobre 2024, le premier ministre Michel Barnier avait déclaré : "Ce n’est pas acceptable que des branches professionnelles aient des minimas sociaux inférieurs au SMIC et que cette situation devra faire l’objet de négociations rapides. L’état y veillera."

Minima conventionnels sous le SMIC : une indignation pour le secteur de l'aide à domicile

Cet avenant avait pour objectif "d’assurer aux salariés de cette branche un minimum conventionnel supérieur au SMIC, mais aussi de revaloriser les rémunérations après 3 années sans aucune augmentation générale". Le rejet prononcé par le ministère "témoigne de désaccords avec l’Assemblée des Départements de France (ADF) qui, in fine, vont encore accroître les difficultés des services d’aide et de soin à domicile et des professionnels – essentiellement des femmes - qui, au quotidien et sans relâche, œuvrent au plus près de nos concitoyens les plus vulnérables."

L'USB-Domicile précise "qu'au-delà des justes et légitimes mesures salariales portées par l’avenant 68, et précédemment par l’avenant 66 également refusé à l’agrément, ce dont il est également question, c’est du peu d’attention et d’intérêt portés à un secteur d’activité pourtant vital pour plus d’1,6 million de personnes et déjà très fragilisé dans le contexte démographique très préoccupant de notre pays confronté désormais au papy-boom, exigeant des politiques publiques à la hauteur des enjeux."

"Nous appelons solennellement l’État et les Départements de France à assumer dès maintenant leurs responsabilités"

Face à cette situation, "il n’est pas admissible que l’État et ADF se renvoient la responsabilité du refus d’une mesure de revalorisation des rémunérations de près de 200 000 salariés, qui représente 67 millions d’euros en année pleine", déclare la fédération, qui "reste déterminée à voir rapidement agréer les mesures prévues par l’avenant 68."

Suite aux annonces du premier ministre "dans un contexte de risque important de dégradation du climat social", l'USB-Domicile appelle donc "solennellement l’État et Départements de France à assumer dès maintenant leurs responsabilités vis-à-vis des professionnels des services à domicile et des personnes qu’ils accompagnent."

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