Prêtre accusé de pédophilie près de Dijon : une “quinzaine de victimes” recensées par un collectif

"Une quinzaine de victimes" présumées ont été recensées après la mise en examen, fin mai, d'un prêtre du diocèse de Dijon pour agressions sexuelles, qui n'en a pour l'instant reconnu que quatre, a indiqué vendredi 13 juin 2025 un collectif recueillant les témoignages.

"Tout est parti de mon fils", témoigne auprès de l'AFP Véronique François, cofondatrice du collectif "La parole accueillie" et mère de Jean, 27 ans, dont la plainte est à l'origine de la mise en examen du prêtre, le 30 mai, pour "agressions sexuelles aggravées". Incarcéré dans la foulée, le père avait, dès 2024, été interdit "de tout ministère auprès de mineurs", a indiqué le diocèse de Dijon.

Le prêtre, qui avait déjà reconnu l'agression de Jean, a confessé trois autres agressions sexuelles, mercredi, lors d'une audience devant la Cour d'appel de Dijon où sa remise en liberté lui a été refusée, selon le diocèse. Le nombre de victimes pourrait cependant être plus important, estime le collectif, soulignant que le père a officié dans de nombreuses paroisses près de Dijon, ainsi que sept ans au Maroc après avoir été "exfiltré", à la suite d'une première plainte de 2016, classée sans suite.

"Une quinzaine de personnes se sont reconnues victimes"

"Il avait un système de prédation en place, il n'y a aucune raison pour qu'il ne l'ait pas utilisé ailleurs", juge Emmanuelle Dancourt, présidente du collectif. Pour l'instant, "une quinzaine de personnes se sont reconnues victimes" auprès du collectif, a ajouté Mme Dancourt, par ailleurs présidente de MeTooMédia, collectif de victimes dans le milieu des médias.

Les hommes concernés font état d'attouchements et parfois d'abus plus sévères quand ils étaient mineurs mais ils n'ont pas encore porté plainte car les faits se révèlent à eux au fur et à mesure que leur amnésie traumatique s'estompe, explique Véronique. C'est le cas de Jean, dont la plainte a été reçue en novembre 2024, un mois après un choc qui a réveillé des souvenirs. "Il a reçu un sms du prêtre, lui demandant: salut Jean, comment tu vas ? Les images lui sont alors remontées et il lui a dit : tu es un pédophile, ce à quoi le prêtre a répondu : oui, je sais", raconte Véronique.

Les faits remontent à 2010, quand Jean avait douze ans. Il se souvient de "caresses sur la cuisse" mais "pas encore complètement" de ce qui a suivi, selon sa mère. Le collectif veut retrouver "toutes les victimes" potentielles mais le diocèse refuse de fournir les coordonnées des enfants catéchisés, regrette cette fervente catholique. Interrogé sur la radio chrétienne RCF, l'archevêque de Dijon, Antoine Hérouard, a répondu "ne pas avoir le droit de le faire".

(Source AFP)

Quitter la version mobile