Un Franc-Comtois en mission humanitaire au Cambodge : “en aidant les autres, on s’aide soi-même”

À 20 ans, Gauthier Doléac, un Franc-Comtois originaire de Vaux-et-Chantegrue dans le Haut-Doubs change de vie du 25 juin au 10 août 2017. L’étudiant en troisième année de licence de droit à l’université Paris Dauphine à Paris a décidé de partir faire un voyage humanitaire au Cambodge. Il nous raconte…

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maCommune.info : Pourquoi as-tu voulu partir en mission humanitaire ?

Gauthier Doléac : "J'ai décidé au terme d'une année d'étude assez intense et stressante de penser un peu à moi et de savoir ce que je voulais faire plus tard : ai-je vraiment envie d'aider les autres? J'ai donc décidé de faire un voyage personnel pour apprendre à plus me connaître. J'ai donc été mis en contact grâce à mon université avec l'association AIESEC. C'est une ONG qui réunit des jeunes de 18 à 30 ans dans le monde entier et les envoie dans différents endroits du globe pour pouvoir participer à des projets de volontariat en rapport avec des objectifs de l'ONU".


"J'ai décidé de choisir le projet Envirowarrior de AIESEC Cambodge car je suis très sensible aux problématiques environnementales et pourquoi le Cambodge? Tout simplement parce que je ne connaissais rien de ce pays et de cette culture. Je désirais vraiment sortir de ma zone de confort habituelle, me mettre en difficulté et voir comment je pouvais réagir pour apprendre à plus me connaître".

mC : De quoi t'occupes-tu sur place ?

Gauthier Doléac : " Je rencontre des sociétés environnementales pour me former une culture sur la situation écologique du Cambodge pour ensuite créer des cours afin de sensibiliser des enfants de province sur les dangers de la pollution et de l'intoxication de l'eau, problèmes récurrents au sein du pays".

"Enseigner à des enfants n'était pas mon objectif principal, j'avais un peu peur de ne pas être assez bon, d'être mal à l'aise et de ne pas les impacter assez, de ne servir à rien. Pourtant j'ai réussi à voir des enfants qui me disaient les yeux dans les yeux -"j'ai envie de changer le Cambodge"- et grâce à cette passion pour l'environnement que l'on a créée ou du moins ravivée, j'ai compris qu'une situation écologiquement désastreuse comme celle du Cambodge ne peut être résolue qu'avec l'aide d'une nouvelle génération sensibilisée, consciente de sa responsabilité et avec l'envie profonde de bousculer les choses.

mC : Quelles sont les rencontres importantes que tu as faites ?

Gauthier Doléac : "J'ai rencontré un homme, Heng Yon Kara, directeur du CSARO, qui tente de faire rentrer le compost dans le pays. Bien sur cette technique est encore très rare et la plupart des cambodgiens ne peuvent toujours pas en faire à grande échelle. Le rôle de cette ONG est de vendre à petites doses du compost à des fermiers locaux pour leur en montrer les bienfaits sur leur terre pour qu'ils puissent à leur tour en créer. Cet homme est rempli d'espoir pour son pays et sa détermination profonde nous a tous inspirés. Cette opération de sensibilisation rentre en cohérence avec le projet d'AISEC : éduquer, changer les mentalités pour pouvoir ensuite pouvoir créer des lois, des infrastructures qui diminueront la pollution et rendront le Cambodge plus agréable".

mC : Que t'as apporté cette expérience ?

Gauthier Doléac : "Le droit vers lequel je me suis dirigé m'as permis de me poser de nombreuses questions sur ce que je désirais faire plus tard : est-ce que je veux aider les autres? Est-ce que je veux aider sur le terrain? Suis-je sensible à ces problématiques ? Aujourd'hui, je peux répondre oui à toutes ces questions et c'est pour cela que je pense m'orienter vers le droit international ou humanitaire. Je suis venu ici pour changer et pour changer les choses et c'est ce que ce genre d'expérience offre car j'ai l'intime conviction qu'en aidant les autres, on s'aide soi-même".

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