À Besançon, "E. Macron n’a pas bénéficié d’un soutien aussi massif qu’on pourrait le penser"

Publié le 25/04/2022 - 18:02
Mis à jour le 25/04/2022 - 15:59

Maître de conférence en sciences politiques à l’Université Franche-Comté, Vincent Lebrou fait une nouvelle fois le point avec nous sur les résultats du deuxième tour de l’élection présidentielle en France et à Besançon ce lundi 25 avril.

La victoire d’Emmanuel Macron est-elle une "vraie" victoire ? Une victoire d’adhésion ? Une victoire de soutien ? 

Selon Vincent Lebrou, "au niveau national, on pourrait penser que c’est une victoire assez nette, mais quand on regarde un peu plus dans le détail, on se rend compte qu’il y a quelques éléments qui nous amènent à nuancer tout cela dont évidemment le nombre de voix : Emmanuel Macron fait 2 millions de voix de moins qu’il y a 5 ans." Le spécialiste des sciences politiques explique que "très souvent, quand on est candidat sortant, quelle que soit l’élection, c’est rare qu’on fasse un nombre plus important de voix (…) mais on peut aussi imaginer que cette baisse cristallise un certain nombre de rancoeurs qui ont pu s’exprimer à son égard et qui ont fait qu’un certain nombre d’électeurs qui s’étaient déplacés pour lui il y a 5 ans se sont moins mobilisés cette année."

Vincent Lebrou parle davantage d’une "victoire un peu par défaut qu’une victoire tout à fait nette et qui reposerait sur un vote de conviction", en raison notamment d’une forte mobilisation d'électeurs qui ont voulu faire barrage au Rassemblement national.

À Besançon, Emmanuel Macron a remporté 72% des suffrages exprimés au deuxième tour. Pour rappel, lors du premier tour, le candidat qui était arrivé en tête était Jean-Luc Mélenchon. Pour Vincent Lebrou, "le président sortant a récolté un nombre de voix important, mais on note là aussi qu’il perd 4.000 voix par rapport à 2017. Comme au niveau national, il y a certes cette volonté de faire barrage au Rassemblement national, Emmanuel n’a pas bénéficié d’un vote-soutien aussi massif qu’on pourrait le penser, notamment quand on rappelle les chiffres de l’abstention qui sont un peu plus importants qu’au niveau national en moyenne."

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