C’est Sochaux qui était magique !

Tellement audacieux, tellement volontaires, les Sochaliens ont fait valser (3-2), dans un Bonal lui aussi métamorphosé, un Paris Saint-Germain aux abonnés absents.

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Coup de tonnerre retentissant, dont le stade Bonal va se souvenir pendant très longtemps. Le Paris Saint-Germain, très loin de son niveau européen de mardi dernier à Valence, a mordu la poussière dans le Doubs. Une première défaite - carrément imprévisible - depuis plus de deux mois et demi. Un scénario fou, que l’on doit à l’épatante production d’un FCSM qui se transforme décidément littéralement quand il a les honneurs, en prime time, de Canal Plus.

Ce dimanche soir, beaucoup de téléspectateurs ont dû se demander comment Sochaux pouvait flirter avec la zone de relégation. Cette question, chacun est obligé de se la poser. « On court toujours après les autres, ce serait bien, maintenant, qu’on passe au-dessus de ces équipes-là. La victoire de Marseille, ça aurait pu être un accident, mais il y a maintenant aussi celle-là » se satisfaisait logiquement Eric Hély, auteur d’un coup de poker prodigieusement payant.

Sio signe sa première

En optant pour un 4-4-2 séducteur, avec l’association inédite, devant, du revenant Butin avec le néo-Sochalien Sio, le coach doubiste avait choisi de préfacer une soirée placée sous le signe de l’explosivité. A ce petit jeu, c’est Paris, plombé par son propre point fort (la solidité défensive), qui a implosé. « Mais parce qu’on avait décidé de jouer. Contre Paris, soit tu bétonnes, soit tu veux essayer de tenter des trucs » prolonge Hély. Dans le sillage d’un Boudebouz lui aussi tellement bonifié par l’affiche télévisée, le FCSM avait ainsi assez nettement dominé les 25 premières minutes.

Entre le but (superbe) de Sio, refusé pour un infime hors-jeu (9e) ou le penalty oublié sur la main de Chantôme, le PSG, à la rue à l’instar du trio Sirigu, Alex et Sakho, s’en sortait vraiment bien. Tellement bien qu’après s’être réveillés depuis environ une minute trente, les joueurs de la capitale ouvraient la marque, sur un corner de Pastore, magistralement repris de la tête par Alex (0-1, 29e). Un but carrément contre le cours du jeu, heureusement estompé par l’égalisation de Roudet, après un caviar sublime de Boudebouz (1-1, 36e). Bonal exultait. Le PSG, médusé, réapprenait de son côté ce que provoquait un retour au score de l’adversaire. Une sensation que les hommes de Carlo Ancelotti connaissent très peu.

Pour eux, il s’agissait bien là du symbole d’une soirée noire. La preuve, devant une défense apathique et face à un Sirigu aux abois, Sio était récompensé de son match très prometteur avec le but d’un bonheur sans limite (2-1, 54e). Enfin, pas totalement sans limite puisque Paris, que l’on pensait définitivement martyrisé, égalisait par Sakho, bien aidé par Roussillon (2-2, 76e), après un corner vraiment mal géré. Un cache misère puisqu’en plus du rendement cent fois (in)suffisant d’Ibrahimovic, ou le manque d’inspiration des Argentins Pastore et Lavezzi, Paris plongeait encore défensivement en laissant Privat, sur le centre de Boudebouz, remisé pour Bakambu, seul aux six mètres. Une action d’école (3-2, 84e) qui a fait passer Sochaux dans la troisième dimension. Il faut maintenant que ça dure.

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