“De vieux objets paraissent vieillots pour les Français, mais les Américains adorent”

Nous avons rencontré Rachel Boyette, une jeune Américaine follement amoureuse de la France et qui vit à Besançon depuis quelques années. En 2014, elle décide de créer son entreprise « Abeille Antiquités » en tant que brocanteuse. C’est le portrait de la semaine…

Carte d'identité

Rachel Boyette est née à Raleigh, la capitale et deuxième ville de l'État de Caroline du Nord aux États unis. Ses parents sont tous les deux avocats, jusqu'à ce que sa maman fasse une reconversion professionnelle en 2001 pour devenir brocanteuse. Fille unique, Rachel dit avoir passé "une enfance heureuse entourée de ses amis à jouer dehors dans notre quartier". Elle suit sa petite scolarité et le collège à Raleigh puis poursuit ses études en Histoire de l'art pour obtenir l'équivalent d'un bac +4 en France. Pendant ses années d'étudiante, Rachel découvre la France lors d'un semestre avec un équivalent d'Erasmus. "Hélas, j'ai dû retourner aux États-Unis pour finir mes études, mais je voulais absolument revenir en France un jour", affirme-t-elle. 

Un aller simple pour Besançon

Par le biais de l'ambassade de France aux États-Unis, la jeune Américaine décroche un poste à l'Éducation nationale. Pendant deux ans, elle est assistante en anglais dans deux écoles primaires à Besançon. "C'est comme ça j'ai connu cette ville", précise-t-elle. La première année s'est déroulée à l'école Champagne, la seconde à l'école Ile-de-France, toutes les deux à Planoise. Deux ans en tant qu'assistante linguistique étant la durée maximum, Rachel cherche un autre moyen de rester en France et étudie au Centre de linguistique appliquée à Besançon pendant une année. Après cette période, Rachel ne souhaite toujours pas retourner dans son pays natal et se retrouve pendant un an sans visa. 

De la passion à son métier 

En 2014, avec l'aide d'un avocat français, la jeune femme parvient à créer son entreprise "Abeille Antiquités" en tant que brocanteuse et obtient un nouveau visa. Elle commence à exercer sa nouvelle profession en janvier 2015. Un nouveau métier, mais une passion depuis longtemps.

Lorsque sa maman s'est reconvertie en brocanteuse en 2001, Rachel a également trouvé un amour dans la recherche de vieux objets, mais aussi les voyages pour trouver des antiquités d'ailleurs. Outre l'envie sans faille de rester dans l'hexagone, l'une des raisons pour lesquelles Rachel a décidé d'exercer sa profession en France est l'intérêt du reste du monde et en particulier des Américains pour les anciens objets français.

"Aux États-Unis, il y a un réel engouement pour les objets français, car il y a des objets ici qu'on n'a pas l'habitude de voir comme par exemple ceux que les jeunes Français ont vu toute leur enfance chez leurs grands-parents, les horloges, des services de table, etc. Ça paraît vieillot pour les Français, mais aux États-Unis on adore", explique Rachel. De plus, la culture du e-commerce est davantage développée aux États-Unis : "les Américains n'ont pas l'habitude chiner, de faire de vide-grenier mais ils achètent beaucoup sur internet. Il y a des marchés aux puces, mais ce n'est pas intéressant, il n'y a pas de beaux objets, ils sont sans cachet", précise la jeune brocanteuse. C'est aussi pourquoi elle chine en France pour vendre ses trouvailles aux États-Unis via son site labelleruche.etsy.com

Chercher ailleurs 

Cependant, Rachel ne se repose uniquement sur les antiquités trouvées en Franche-Comté. Elle se rend à Londres avec sa maman deux à trois par an pour tenter de trouver des perles rares. Elle part également dans le sud de la France lors de grands déballages marchands ou pour faire "la triplette" à Avignon, Montpellier et Béziers en février et en septembre. "On a l'intention de tester le plus gros déballage d'Europe qui se déroule à Parme en Italie et on aimerait aussi aller en Belgique", nous confie la passionnée.

Des projets ? 

"J'aimerais beaucoup décorer des restaurants, des cafés. J'aimerais aussi vendre à des boutiques de bijoux par exemple pour du dépôt-vente" nous répond Rachel. 

PORTRAIT CHINOIS

Infos pratiques

Rachel vendra des objets à la boutique éphémère qui sera ouverte du 1er au 24 décembre 2016 au 31, rue Charles Nodier à Besançon. Toutes les infos sur www.macommune.info/evenement/

Quitter la version mobile