Début du procès du braquage d’Avallon, l’un des plus gros du siècle

Quatorze hommes sont jugés depuis lundi 13 octobre 2025 devant les assises de Paris pour le braquage en 2015 de transporteurs de fonds sur une aire d'autoroute d'Avallon, en Bourgogne, avec un butin estimé à 9,5 millions d'euros raflé par un commando déterminé et parfaitement renseigné. 

© Succo via Pixabay

Pour cette attaque de deux fourgons transportant des bijoux, des montres, des pierres et des métaux précieux, quatre semaines d'audience sont prévues jusqu'au verdict, attendu le 7 novembre.

Les accusés, dont deux ne se sont pas présentés et seront jugés par défaut, encourent des peines allant jusqu'à trente ans de réclusion criminelle.

Décrivant une association "du grand banditisme parisien et du grand banditisme corso-marseillais", les enquêteurs ont relevé que "peu d'individus étaient capables" de mener "une attaque d'une telle ampleur" qui n'a pu être commise que par des "malfaiteurs particulièrement chevronnés", selon l'ordonnance de mise en accusation dont l'AFP a eu connaissance.

De ce casse hors normes, une vingtaine de montres ont été retrouvées chez un receleur belge, d'autres ont réémergé ici ou là, au Japon, chez un antiquaire de région parisienne, en Grande-Bretagne ou encore en Allemagne, mais une grande partie du butin n'a jamais été retrouvée. 

Deux anciens convoyeurs parmi les accusés

À l'exception d'un accusé détenu dans un autre dossier, les onze autres comparaissent libres après des périodes de détention provisoire durant l'enquête. Parmi eux, deux anciens convoyeurs, rencontrés dans une salle de musculation par un des accusés qui les aurait mis en relation avec une équipe de braqueurs, et soupçonnés d'avoir été corrompus pour des renseignements. 

Pour les enquêteurs, trois des accusés, "déjà condamnés par le passé pour des faits similaires" et arrêtés lors d'un coup de filet en juin 2016, présentent un profil du milieu du grand banditisme: Belaïd Saker, Jean-Charles Perinetti (l'un des deux absents jeudi), et Jean-Claude Belmondo, quasi homonyme de l'acteur, qui s'est assis au premier rang, face au tribunal.

L'attaque avait débuté vers minuit, dans la nuit du 10 au 11 mars 2015, au moment d'un changement d'équipes sur une aire d'autoroute d'Avallon (Yonne) en bordure de l'A6. Voitures volées, téléphones cryptés, vol de clé d'accès à l'autoroute, itinéraire de fuite, utilisation d'un tractopelle pour éventrer les fourgons ensuite carbonisés: cette attaque millimétrée avait été menée par une quinzaine de braqueurs déterminés et lourdement armés, ayant "une parfaite connaissance des protocoles de sécurité" selon l'enquête. 

Les convoyeurs avaient été relâchés dans la campagne bourguignonne après avoir été aspergés de mousse anti-incendie.

Le butin de ce braquage était le plus important depuis celui, en 2009, du convoyeur Toni Musulin qui avait disparu avec son fourgon et les 11,6 millions d'euros qu'il contenait.

(AFP)

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