"Ils n'avaient rien à voir avec le trafic": le coaccusé Melk Ghezali l'a lui-même reconnu dans les derniers mots qu'il a adressés à la cour d'assises d'appel de Côte d'Or, avant qu'elle le condamne à 25 ans de réclusion criminelle : Houcine Hakkar et l'ami qui l'accompagnait ce soir du 8 mars 2020 à Besançon avaient juste le tort d'être au mauvais endroit, au mauvais moment.
Houcine Hakkar, mécanicien de 23 ans, circulait dans une Renault Mégane, la marque que recherchaient Melk Ghezali et Elias Basbas, deux dealers notoires, traquant un concurrent dans la guerre que se livraient deux clans pour le contrôle du trafic à Besançon. La voiture d'Houcine Hakkar est "rafalée" d'une trentaine de projectiles et le mécanicien est achevé d'une balle dans la tête. Le passager est blessé de deux balles.
"Aucune place au doute"
Le tireur, Elias Basbas, 25 ans, a été condamné à trente ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux tiers. Les peines contre Basbas et Ghezali, le conducteur de la voiture poursuivante, sont conformes aux réquisitions et au jugement de première instance prononcé par les assises du Doubs, à Besançon en 2024.
La cour a estimé qu'il n'y avait "aucune place au doute" en ce qui concerne la culpabilité des deux accusés, en particulier d'Elias Basbas. "C'est d'la folie", a-t-il pourtant répété en concluant le procès, qu'il avait commencé il y a une semaine en assurant déjà, comme lors des premières assises en 2024: "C'est d'la folie ce qu'on me reproche. Je suis innocent".
"On ne pouvait pas plus mal choisir sa victime", a plaidé Jérôme Pichoff, un avocat des parties civiles. Houcine Hakkar "revenait du McDo où il avait passé un bon moment entre copains" avant de se faire tuer par "une arme de guerre capable de 800 coups à la minute", a-t-il rappelé.
Dénonçant "l'ultra-violence", l'avocat général Olivier Bray a raillé Basbas "le caliméro" qui estime "injuste, trop injuste" qu'on l'accuse à tort selon lui, malgré toutes les "évidences", tout comme "la fuite" de Ghezali, qui "sait mais tait". "En 2024, 110 personnes sont mortes à cause du narcotrafic", a-t-il rappelé. "Il n'y a rien qui vaille le coup dans le trafic. Il y a juste la mort ou la prison", a regretté Ghezali dans ses derniers mots à la barre.
(AFP)
