Explosion à Beyrouth : “Je veux dire aux étudiants libanais qui étudient en France qu’on ne les oublie pas”

Une semaine après l’explosion qui a défiguré une partie de la capitale libanaise, nous avons rencontré à Besançon Charles Sfeir, un étudiant en médecine qui a mis en place une collecte et une adresse mail. Il nous en parle…

Beyrouth le 11 août 2020 © Georges Sfeir ©

"Tout le monde s'est mobilisé à Beyrouth. Les gens sont venus sur les lieux avec des balais et des pelles pour agir tout de suite", rapporte l'étudiant en médecine à Besançon qui a sur place régulièrement des nouvelles de son père. "Il était à 30 km de la capitale quand l'explosion a eu lieu. Il a tout de même ressenti le séisme..."

Le coût des dommages est estimé à plus de trois milliards de dollars (2,53 milliards d'euros), selon Marwan Abboud, le gouverneur de Beyrouth.

Une adresse mail pour donner la parole aux jeunes Libanais en France

Pour Charles Sfeir, la communication est primordiale pour passer au-delà de l'émotion qu'a suscitée l'explosion. Il souhaite par-dessus tout rapprocher la diaspora : "Je veux dire aux étudiants libanais qui étudient en France qu'on ne les oublie pas. La plupart d'entre eux n'ont pas pu retourner dans leur pays suite au coronavirus et sont parfois isolés".

"L'amitié franco-libanaise est ancienne", C. Sfeir.

Le Liban et la France ont créé des "liens depuis des siècles", tient à rappeler l'étudiant en médecine. "Pour preuve, des villes sont liées avec Besançon. Saint Jeanne-Antide Thouret a créé la congrégation des soeurs de la Charité en 1799. En 1904, deux soeurs de la congrégation se sont rendues au Liban et ont développé les écoles, l'aide aux pauvres et aux malades", explique-t-il en précisant que cinq écoles portent le nom de la ville comme : "Besançon-Beyrouth", "Besançon-Baabda", "Besançon-Kfour".

Ces écoles ont pour prédominance l'éducation et l'instruction des femmes, pour leur faciliter l'accès aux études supérieures.

"De plus, la France avait déjà le souci du Liban avant l'explosion. Jean-Yves Le Drian s'était rendu au mois de juillet dernier pour effectuer une importante donation, ajoute-il. 

Une collecte en place

Il est difficile de faire plus local en terme de collecte. En effet,  Charles Sfeir tient à rassurer les donateurs : "Tous les fonds qui arrivent à Rayfoun sont mis à profit par mon oncle le maire Élie Sfeir, par mon père Georges Sfeir, et également par une ONG rayfounienne déjà existante. Les dons aideront directement les sinistrés qu’ils soient habitants de Beyrouth ou via l’achat de denrées alimentaires et de produits de première nécessité".

Infos +

Quitter la version mobile