J. Grosperrin : “La machine à casser l’excellence fonctionne au-delà du collège”

Plusieurs jours après la parution de la réforme des collèges de Najat Vallaud-Belkacem au Journal officiel (20 mai 2015), Jacques Grosperrin, sénateur Les Républicains du Doubs et secrétaire de la commission de la culture, de la communication et de l’information du Sénat, parle d’une « guerre des socialistes contre l’idéal républicain » dans un communiqué. Selon lui, cette réforme révèle « surtout la constance de l’opposition du gouvernement socialiste à toute forme d’excellence républicaine ».

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"Collège, bourses au mérite, prime d’excellence : la guerre des socialistes contre l’idéal républicain

La réforme du collège suscite un débat passionné. Elle révèle surtout la constance de l’opposition du gouvernement socialiste à toute forme d’excellence républicaine.

Au-delà des astuces de langage que la novlangue pédagogiste produit sur commande, la suppression des classes bi-langues, contestée par les enseignants, les élèves, leurs parents et même – c’est un comble – par l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault ne peut s’expliquer que par une volonté de nivellement par le bas. Les classes bi-langues permettent l’apprentissage de deux langues dès la 6ème. Elles concernent actuellement 80.000 élèves de 6ème et ont permis, à partir de 2005 de maintenir les effectifs en allemand. L’allemand étant réputé, à tort ou à raison, comme une langue difficile, ces classes ont aussi pour caractéristique d’attirer les élèves les plus volontaires. Ces classes, chacun le sait, sont celles des élèves qui ont de l’ambition ! Si leurs élèves réussissent en général mieux que les autres, c’est parce qu’ils travaillent plus. Permettre la réussite de ceux qui travaillent : quelle horreur pour les socialistes ! Voilà l’unique raison de leur suppression.

Ce qui est vrai pour les classes bi-langues l’est aussi, à l’évidence, pour l’enseignement du latin et du grec. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif véritable de ce gouvernement qui manie à merveille la démagogie et le mensonge est de supprimer toute forme de récompense du mérite.

La machine à casser l’excellence fonctionne également – hélas, trois fois hélas – au-delà du collège.

La focale, aujourd’hui placée sur le collège ne saurait en effet, conduire à oublier l’attaque sans précédent que ce gouvernement a portée contre cette noble et magnifique institution républicaine que sont les bourses au mérite. Ces bourses récompensent en effet les bacheliers, issus de milieux modestes, ayant obtenu leur baccalauréat avec une mention très bien. Chaque année, 7000 enfants de la République obtiennent ainsi une bourse de 1800 euros qui leur permet d’envisager leurs études supérieures avec un peu plus de facilité. On se souvient des protestations qui avaient suivi l’annonce de leur suppression par Mme Fioraso. On se souvient aussi que le gouvernement n’avait pas daigné retirer ce funeste projet. Il a donc fallu que des associations contestent la légalité de cette mesure de suppression et obtiennent, devant le Conseil d’Etat, son annulation.

Toutefois, ni l’opinion, ni le respect de la loi, ni une quelconque idée de la justice ne semblent de nature à faire plier ce gouvernement caractérisé par un autoritarisme des plus forcenés. Il ne peut les supprimer, qu’à cela ne tienne, il les réduit de moitié. La décision vient d’être prise et annoncée. Venir ainsi, alors que les épreuves du baccalauréat commencent dans quelques jours, retirer 900 euros aux élèves les plus méritants par idéologie égalitariste : quelle honte !

Le rapprochement de ces deux réformes - collège et bourse au mérite - démontre bien que ce sont l’excellence et le mérite qui sont dans la ligne de mire.

Pour finir de s’en convaincre, on peut enfin signaler que la « prime d’excellence scientifique » créée par Valérie Pécresse pour récompenser l’effort constant des universitaires les plus impliqués dans la recherche a été remplacée par Mme Fioraso par une « prime d’encadrement doctoral et de recherche ». Ses modalités d’attribution et son montant sont inchangés : seul son nom a été changé. Voilà qui clôt la démonstration : l’excellence est un terme aujourd’hui honni par des socialistes qui, entre les idéaux de Jules Ferry et le discours infantilisant, démagogique et destructeur de mai 68 ont constamment fait le mauvais choix.

Il est grand temps de dénoncer, avec force, cette insulte portée à l’idéal républicain par les socialistes au nom d’une conception pervertie de l’égalité. Tout responsable politique, tout enseignant, tout parent d’élève doit aujourd’hui se considérer comme investi de ce devoir sacré envers l’école, envers les enfants, envers la République."

(Communiqué)

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