“L’appel des sirènes”, un sapeurs-pompier prend la plume pour parler de son métier

Fier d’être pompier et de continuer à sauver des vies en encaissant chocs et frustrations : dans « L’appel des sirènes », Romain Comte, chef de caserne en Saône-et-Loire, décrit un métier exaltant mais de plus en plus « sous tension ».

"Les gens aiment les pompiers, mais ne sont pas toujours conscients des réalités de notre métier. C'est pour cela que j'ai fait ce livre" publié jeudi, explique à l'AFP le sapeur-pompier professionnel, cheveu ras et silhouette sportive.

A 38 ans, Romain Comte dirige le centre d'incendie et de secours de Paray-le-Monial, qui compte une cinquantaine de sapeurs-pompiers. C'est à cette "deuxième famille" qu'il rend hommage, volontaires (80% des 247.000 pompiers français) comme professionnels comme lui (16%).

Entré chez les pompiers "par vocation"

Notamment à Paray-le-Monial, où passe la route Centre-Europe Transtlantique (RCEA), un axe est-ouest "low cost, sans péages", où la fatigue, le verglas ou l'impatience des conducteurs provoquent régulièrement des accidents mortels. Les pompiers "vivent en permanence avec l'idée de la rencontre avec la mort", d'autant plus insupportable quand ils connaissent très bien les victimes, comme c'est arrivé à l'auteur. Des traumatismes dont on ne ressort parfois "plus tout à fait le même", mais que "la force du collectif (pompier) nous aide à surmonter", souligne-t-il.

Entré chez les pompiers "par vocation" à 20 ans, il a vu depuis la société évoluer, et le métier avec. "Avant, les gens nous appelaient quand une personne était en train de mourir. Aujourd'hui, ils le font parfois pour un déménagement ou car ils ne veulent pas conduire eux-mêmes un proche à l'hôpital", déplore-t-il. Résultat, le nombre de sollicitations explose (plus de 4,5 millions d'interventions par an en France), et les interventions non urgentes, notamment pour pallier à la carence des ambulances, monopolisent leur activité.

"C'est parfois exaspérant, car on est du coup parfois moins vite disponible pour les vraies urgences" comme les arrêts cardiaques où chaque seconde compte, explique-t-il. Les casernes arrivent aujourd'hui "à la limite de leurs capacités", d'autant qu'elles ont parfois "du mal à recruter des volontaires", souligne l'auteur, alors que le métier de pompier reste "une aventure humaine, citoyenne et collective fantastique". ("L'appel des sirènes", Romain Comte, éd. du Cherche-Midi).

(Source AFP)

Quitter la version mobile