Depuis début novembre, le Parti radical de gauche a annoncé rejoindre la liste Besançon Forte et Solidaire qui compte également des membres de la société civile, le Parti socialiste, Place publique et Cap 21.
"C’est une démarche de rassemblement"
Patrick Molinoz, délégué général du parti radical de gauche et élu à la Région, s’est montré clair sur la raison de ce "rassemblement" récent et de la présence du Parti radical de gauche au côté de Jean-Sébastien Leuba. Le Parti radical de gauche croit et veut que "la gauche progressiste, républicaine puisse gérer, piloter le plus grand nombre de collectivités dans notre pays à un moment où les vents politiques nationaux en tout cas, soufflent dans de mauvaises directions. Celles de l’excès, celle de la polarisation, celle de la division, celle de la communautarisation du débat public", a expliqué en préambule monsieur Molinoz.
Ayant "toujours défendu une position nationale qui est celle de la république, de l’universalisme et de la solidarité", le délégué général a insisté sur le fait que ces valeurs "ne sont pas que des mots, cela suppose des actes et des mises en mouvement dans l’ensemble des collectivités". Partant du principe que cette méthode de rassemblement avec "le parti communiste, les Verts, les citoyens, Cap 21" fonctionne à la Région Bourgogne-Franche-Comté, le Parti radical de gauche estime qu’elle doit également fonctionner "dans nos villes demain".
Le parti socialiste "ayant évolué ces derniers mois dans une direction qui nous va bien", Patrick Molinoz souhaite désormais "qu’une dynamique vertueuse se mette en place sur Besançon pour qu’en mars cette ville soit gérée, de notre point de vue, avec ces principes et ces sujets qui nous sont chers". Un sentiment partagé par la conseillère régionale Salima Inezarene : "notre démarche est celle d’une démarche d’union au sein d’un collectif qui se rassemble autour de valeurs communes".
Jean-Sébastien Leuba s’est pour sa part réjoui de voir le parti radical de gauche venir grossir les rangs et a alerté sur "certains discours qui nous étonnent et nous interpellent". Faisant référence à Ludovic Fagaut et Laurent Croizier, le candidat a pointé du doigt "des prises de positions prises au département qui ne correspondent pas aux discours locaux".
Ludovic Fagaut en ligne de mire
Sur ce point, Raphaël Krucien, conseiller départemental et co-président du groupe d’opposition "pense apporter un regard particulier et croisé par rapport à Ludovic Fagaut entre le discours qui peut être celui du candidat aux municipales et celui du vice-président au Département du Doubs". Monsieur Krucien a cité pour exemple "la contradiction parfaite" de la suppression des moyens en prévention spécialisée dans les quartiers populaires de la ville et ailleurs. Et de l’autre côté, "le même acteur qui dénonce les faits d’insécurité et d’une jeunesse en errance". Une ambivalence qui n’est autre que de la "schizophrénie politique" pour Raphaël Krucien.
L’alliance de Ludovic Fagaut avec Laurent Croizier "soutien d’un gouvernement qui étrangle les collectivités locales" a, elle aussi été épinglée par le conseiller. Alors qu’aux assises départementales de France "la semaine dernière à Albi, tout le monde est unanime pour dire que l’État dans son traitement des financements des collectivités locales est injuste et incohérent. Ludovic Fagaut s’inscrit dans cette contestation mais ne voit aucune difficulté aujourd’hui à s’allier avec celui qui soutient ces mesures puisqu’il est député du groupe majoritaire".
Salima Inezarene a également dénoncé les méthodes du candidat LR qui "court les plateaux de CNews pour faire une mauvaise pub à notre ville qui retombe sur tous les Bisontins" et a assuré préférer la méthode du "travail collectif" à celle des "détracteurs qui accentuent les tensions et n’apportent aucune solution".
Une bonne utilisation de l’argent public
Face à ces constats, la liste Besançon Forte et Solidaire invite donc les citoyens bisontins "à prendre grande attention aux annonces grandiloquentes et démesurées de construction qui semble se dessiner en face" et a appelé à une "bonne utilisation de l’argent public et à la bonne priorisation des politiques".
Un appel aux citoyens
Par le lancement de son site internet, la liste Besançon Forte et Solidaire lance également un appel aux citoyens de Besançon "à venir nous rejoindre dans le comité de soutien", a expliqué Orianne Vatin, colistière issue de la société civile. "Notre équipe bat le pavé depuis plusieurs mois pour faire du porte-à-porte" a rappelé celle qui estime qu’ "informer c’est bien mais construire ensemble c’est mieux et nous c’est dans cette direction que l’on veut aller" pour "faire programme ensemble".
Des discussions toujours en cours avec Anne Vignot
À quatre mois des élections, la possibilité d’une alliance avec Anne Vignot n’est toutefois pas encore complètement écartée : "On est encore dans cette phase de discussion. On continue à créer l’union, on est dans une dynamique de construction. On continue aussi à dire aux écologistes, aux communistes venez" a avancé Jean-Sébastien Leuba. "Pour l’instant personne n’a encore déposé sa liste en préfecture, tout est encore possible" a-t-il encore ajouté.
Des points de programme qui diffèrent
Si apparemment la non-alliance entre Anne Vignot et LFI reposait sur "un problème de places sur la liste", du côté du candidat du PS, le problème repose plutôt sur le programme en lui-même.
Pour Jean-Sébastien Leuba, la question de la sécurité ne doit par exemple pas être minimisée. "Il y a un sentiment d’insécurité chez les Bisontins, ça serait bien d’y répondre", a avancé le candidat à la mairie qui plaide, au contraire de la maire sortante, pour une police municipale armée et des caméras de surveillance supplémentaire.
Aujourd’hui, selon Jean-Sébastien Leuba il ne resterait que deux choix possibles pour Anne Vignot : "soit elle rejoint un programme ou elle se sent alignée et où il y a juste un problème de place. Ou on arrive à se rejoindre sur le programme et elle nous rejoindra". Ces solutions-là "elles existent et elles sont sur la table", a encore précisé le candidat PS.
