Pollutions des rivières: un recours de SOS Loue contre l’Etat

Le collectif SOS Loue et Rivières comtoises s’attaque à l’Etat qui pratique « la politique de l’autriche », plutôt que de veiller au bon état écologique des rivières comme l’impose une directive européenne.

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Ce qui s'est passé au printemps dans la Loue et plus récemment dans le Doubs franco-suisse sont autant de gouttes d'eau qui ont fait déborder le vase. Créé en juillet 2010, le collectif SOS Loue et Rivières comtoises, qui regroupe plusieurs associations et a obtenu la griffe de WWF, estime que l'Etat ne fait pas son boulot en matière de protection des rivières. Pire, estime le collectif, il se voile la face et couvre des agissements répréhensibles notamment de la part de certains agriculteurs.

En annonçant fin 2010 sous forme de « paradoxe » que tout allait bien, alors que la population piscicole enregistrait des baisses de 50%, voire de 90% dans certains endroits, l'Etat a démontré qu'il n'avait pas pris le problème à bras le corps. C'est l'accusation porté par SOS Loue qui s'appuie aujourd'hui sur la réglementation européenne pour déposer un recours. En effet, une directive cadre sur l'eau impose aux Etats membres un bon état écologique des rivières avec des sanctions à la clé. Et si les normes en vigueur ne contribuent pas à l'amélioration des rivières, il faut adopter des normes plus draconiennes.

«  Il y a une obligation de résultat sur des critères bien établis comme le peuplement piscicole, la présence d'algues et de macro-vertébrées », explique un responsable du collectif. « Etant donné que la dégradation perdure depuis des décennies, on attendait de l'Etat une remise en question notamment de sa politique d'épandage, alors que rien n'a changé. En fait, le vrai paradoxe de la Loue c'est qu'on a mis des millions d'euros dans des politiques qui n'ont entrainé aucune amélioration », poursuit-il.

Et de dénoncer les agriculteurs négligents, mais aussi la politique de l'assainissement avec une police de l'eau insuffisante et l'absence d'entretien des dispositifs de protection en place. « Il n'y a pas de rigueur dans tout ça », estime le collectif dont « le but n'est pas de faire sanctionner la France, mais de sauver les rivières avant qu'il ne soit trop tard ». « La politique de l'autruche est inacceptable et si notre recours gracieux auprès du ministère et de la commission européenne de l'environnement n'aboutit pas à une réponse, nous serons contraints de déposer une plainte officielle ».

Autre message du collectif: toutes les rivières de la région sont touchées par la pollution. Il y a la Loue et le Doubs, mais aussi le Dessoubre, le Cusancin... 

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