Saône-et-Loire : suspension d’un centre éducatif fermé dont le bail a expiré

L’activité du centre éducatif fermé pour délinquants mineurs d’Autun, en Saône-et-Loire, dont le bail n’a pas été renouvelé par la mairie, sera suspendue à partir de vendredi dans l’attente d’un nouveau local, a-t-on appris ce mercredi 12 décembre 2018 de la Protection judiciaire de la  jeunesse (PJJ).

"Il n'y a plus de pensionnaire depuis septembre, nous avions commencé à freiner les placements à partir de juillet", a indiqué à l'AFP Christophe Millescamps, directeur interrégional de la PJJ, précisant que ses services "travaillent au déménagement de ce centre dédié aux jeunes de 13 à 16 ans".

De "graves dysfonctionnements"

Le maire (MoDem) d'Autun Vincent Chauvet avait annoncé en février l'intention de la ville, propriétaire des lieux, de ne pas renouveler le bail, qui expirait initialement le 30 juin, invoquant de "graves dysfonctionnements". Le délai avait toutefois été prolongé jusqu'au 14
décembre.

Un nombre "important" de fugues ?

La décision de la municipalité s'explique notamment par un "nombre important" de fugues, à l'origine de "troubles dans le voisinage", ou encore de travaux qu'il aurait fallu réaliser pour mettre le bâtiment aux normes, a précisé M. Chauvet mercredi.

Mis en vente, cet ancien centre aéré devrait devenir un hébergement touristique. Le CEF pourrait rouvrir au domaine de Montlaville à Chardonnay, commune de 200 habitants dans le même département, vendu en novembre à La Sauvegarde 71, association gestionnaire de l'établissement, selon Paul Perre, le maire de la commune.

La population, comme les élus, sont vent debout contre ce projet, précise M. Perre, qui déplore une vente entre particuliers "dans le dos" de la municipalité. Il aurait notamment préféré un destin touristique pour cette "très belle demeure (...) dans un village viticole reconnu dans le monde entier".

L'élu craint aussi les problèmes de voisinage avec un établissement situé "en centre bourg" et trouve que le lieu, qui accueillait autrefois 80 enfants en centre de vacances, n'est pas adapté pour héberger moins d'une quinzaine de jeunes.

Contactée par l'AFP, l'association La Sauvegarde 71 n'a pas souhaité s'exprimer sur ce dossier. Le projet actuel de réforme de la justice des mineurs prévoit notamment la
création de vingt nouveaux CEF en France portant leur nombre à 72.

(Source AFP)

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