SNCF : trafic conforme aux prévisions .. mais au fait, pourquoi cette grève ?

Un TER sur deux en Franche-Comté, quatre trains Intercités sur dix, deux TGV sur trois, la grève des syndicats de cheminots entamée mercredi soir entraînait des perturbations jeudi matin sur le trafic ferroviaire.

Jour de galère pour des milliers de voyageurs, de mobilisation pour les cheminots : la grève lancée par les trois premiers syndicats de la SNCF contre la réforme ferroviaire va entraîner jusqu'à vendredi un lot d'annulations, avec en moyenne, en France sept trains sur dix sur les grandes lignes. "Les prévisions sont tenues. Tous les trains prévus roulent" indique ce jeudi matin un porte parole de la SNCF. Mêmeavertis, les usagers du rail sont "une fois de plus inutilement pénalisés", a regretté la Fédération nationale des associations d'usaqers des transports.

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 Des cheminots  inquiets de la réforme du rail

Selon les prévisions de trafic de la SNCF, les perturbations devaient être plus limitées qu'en juin. Lors de la grève précédente, suivie par environ 70% des agents de conduite et des contrôleurs, quatre trains sur dix circulaient en moyenne. Cette fois, la CFDT ne s'est pas associée au mouvement lancé par les trois premiers syndicats de cheminots, CGT, Unsa et Sud-Rail, rejoints par FO et FiRST.

Comme en juin, les cheminots s'élèvent contre le projet de réforme ferroviaire, qui doit être débattu au parlement après les municipales.  Cette réforme vise à stabiliser la dette du système ferroviaire, actuellement de 40 milliards d'euros (dont 32 mds pour Réseau ferré de France) en supprimant des redondances d'activités, et à préparer le secteur à l'ouverture à la concurrence du transport de voyageurs.

"Un éclatement du système ferroviaire"

Le gouvernement entend unifier au sein d'un même pôle public la SNCF et le gestionnaire des infrastructures RFF. Mais la configuration prévue - deux établissements chapeautés par un troisième - ne convient pas aux syndicats qui redoutent un "éclatement" du système ferroviaire.

CGT, Unsa et SUD-Rail estiment que le financement de la réforme n'est pas assuré et craignent qu'elle ne se fasse "sur le dos des cheminots" Ils craignent également que leurs conditions de travail ne soient attaquées.

"Des engagements très clairs ont été pris par le gouvernement, en particulier sur le maintien du statut, sur l'unité sociale du groupe", a déclaré François Nogué, directeur général délégué chargé de la cohésion et des ressources humaines du groupe SNCF. Il estime toutefois "compréhensible" la volonté des organisations syndicales "de peser sur une réforme qui va impacter les structures de l'entreprise".

Si SUD-Rail exige le retrait pur et simple du texte, l'Unsa entend faire pression sur le gouvernement pour obtenir des amendements lors des débats à l'Assemblée. A l'hostilité vis-à-vis de la réforme ferroviaire s'agrègent des revendications sur l'emploi et les salaires. Les niveaux d'embauche resteront "très élevés en 2014", a tempéré M. Nogué, évoquant "8.000 embauches pérennes".

La SNCF emploie 150.000 personnes dans le secteur ferroviaire et quelque 15.000 trains circulent quotidiennement.

 (avec AFP) 

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