Un ancien résistant français sera inhumé dans le camp allemand où il avait été déporté

Les cendres de Louis Bertrand, un ancien résistant français, décédé  le 13 juin 2013 à l’âge de 91 ans à Belfort, seront déposées vendredi à côté de la fosse commune du camp de Langenstein-Zwieberge (Allemagne), conformément à son souhait de rejoindre ses camarades de détention, a indiqué mercredi le fils du défunt.

Louis Bertrand a fait part, quelques années avant son décès, de sa volonté de retrouver ses camarades de déportation en étant inhumé à proximité de cette fosse commune, a précisé son fils, Jean-Louis Bertrand.

"La volonté de mon père correspond à sa démarche de transmettre le passé et d'être un passeur. C'est sa manière de dire: « je n'oublie pas les copains décédés sur place et je rends hommage à leur mémoire »", analyse le fils du déporté.

Pour accéder à sa demande, sa famille et les autorités allemandes ont travaillé pendant deux ans afin d'obtenir une extension du cimetière de la commune d'Halberstadt, dans le centre de l'Allemagne, où est situé le camp. Un espace près de la fosse commune est désormais officiellement réservé aux anciens déportés qui souhaitent être inhumés sur place. Louis Bertrand, décédé le 13 juin dernier, sera le premier, a expliqué son fils.

La cérémonie d'inhumation se déroulera dans la simplicité en présence de la famille et du président du Conseil Général du Territoire-de Belfort, Yves Ackermann, a précisé la collectivité.

Louis Bertrand : son portrait

Né le 3 janvier 1923 dans une famille de cheminots, Louis Bertrand est devenu responsable du scoutisme clandestin de la région de Belfort durant la Seconde guerre mondiale. En 1941, il contribua à la création du clan "Guy de la Rigaudie", une unité de résistance dont il devint chef des "équipes ville" en 1943.

Réfractaire au Service du Travail Obligatoire (STO), il est entré dans la clandestinité en avril 1944, avant d'être arrêté par les Allemands en août de la même année. D'abord déporté à Buchenwald, il a ensuite été transféré dans le camp de travail de Langenstein-Zwieberge, qui dépendait de Buchenwald. Survivant in extremis à une "marche de la mort" -l'évacuation des camps par les Allemand à l'approche des Alliés-, M. Bertrand a finalement été libéré par  les Américains en avril 1945.

(source : AFP)

Quitter la version mobile