100 lits fermés au CHU de Besançon, l’hôpital recrute une centaine de personnes

Publié le 08/07/2022 - 14:01
Mis à jour le 15/07/2022 - 09:30

Le CHU de Besançon, premier employeur de la ville, lance une grande campagne de recrutement depuis le 7 juillet 2022 alors qu’une centaine de postes sont vacants. Infirmiers, soignants, médecins, techniciens, physiciens, ... Les postes disponibles touchent tous les domaines de l’établissement qui compte aujourd’hui 7.200 personnels médicaux et non médicaux.

Le CHU de Besançon, même s’il recrute souvent et depuis longtemps, a décidé de faire les choses différemment en lançant une campagne spéciale grâce à un site internet dédié et à des témoignages en vidéo de patients pour mettre en valeur, plus que jamais, les qualités des soignants et le fait qu'ils soient indispensables. "Seuls les femmes et les hommes qui travaillent font l’hôpital, sans eux, ce n’est rien du tout", a déclaré Emmanuel Luigi, directeur général par intérim de l’établissement. Une centaine de postes sont à pourvoir dans de nombreux secteurs de l’hôpital dont des préparateurs en pharmacie, des infirmiers-infirmières, des soignant-es, des cadres de santé, des technicien-nes de laboratoire, des technicien-nes de maintenance, des conseillers en économie sociale et familiale ou encore des manipulateur-trices en électroradiologie… 

"Le CHU ne tourne pas à pleine vitesse"

En attendant, ces nombreux postes vacants perturbent forcément le quotidien de l’établissement hospitalier. Emmanuel Luigi explique que "le CHU ne tourne pas à pleine vitesse : aujourd’hui, les blocs opératoires tournent entre 80 et 90% de leur capacité parce qu’on n’a pas suffisamment de professionnels". Des conséquences sur les patients dont "l’accès aux soins ralentit, est plus difficile, avec des délais d’attente aux urgences et pour obtenir une consultation", précise-t-il. Quant aux personnels du CHU, les conséquences sont "une instabilité, une incertitude parce qu’ils voient bien qu’on est amenés à fermer des lits, à recomposer les équipes, et tout ce qu’ils souhaitent c’est qu’on puisse compléter les équipes et les mettre à niveau."

Lors de la conférence de presse jeudi, le directeur général par intérim a indiqué qu’une centaine de lits étaient fermés à cause de ce manque de personnel.

Pourquoi ce manque de personnels ?

Selon Emmanuel Luigi, "il y a plein de facteurs" qui ne sont pas forcément liés à la crise de la Covid-19 : "Les jeunes recrues s’engagent sur le moins long terme, l’hôpital public a fait l’objet d’une communication négative parce que les métiers sont difficiles, des gens meurent à l’hôpital, etc." Les départs naturels en retraite, les mutations, non remplacés y sont aussi pour quelque chose, ainsi que les disponibilités qui auraient vraisemblablement tendance à augmenter. "On est en train de documenter les choses, on pense qu’il peut y avoir une augmentation, on n’a pas encore les chiffres définitifs (…) Il faudra qu’on s’intéresse au pourquoi il y en a plus et pourquoi prendre des disponibilités", indique le directeur. 

Existe-t-il un problème de salaires ? "Pour les soignants, avec le Ségur, il y a eu des primes, des compléments et je constate que des efforts importants de revalorisation ont été faits." Une lassitude chez les soignants ? "Difficile à dire", répond le directeur. Un problème avec la vaccination obligatoire ? "Quelqu’un qui ne veut pas se faire vacciner n’a rien à faire à l’hôpital", affirme-t-il.

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