“Parfois, il faut laisser des individus en prison au lieu de les laisser sortir…”

Suite à un appel national des syndicats Alliance Police nationale et Synergie Officiers, une cinquantaine de fonctionnaires de police s’est rassemblée ce mercredi 14 octobre 2015 à midi devant le Palais de justice de Besançon. Après plusieurs actes de violence à l’encontre des forces de l’ordre en France, les fonctionnaires ont exprimé leur « ras-le-bol » et leur soutien à leurs collègues blessés.

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Le 5 octobre dernier, Yann Saillour, policier de 36 ans, a été gravement blessé à la gorge par les balles d'un détenu en cavale, Winston B. en Seine-Saint-Denis. L'individu n'avait pas regagné sa cellule après sa permission de sortie. C'est ce qui a déclenché la colère des fonctionnaires de police… 

"Parfois, il faut laisser des individus en prison au lieu de leur laisser une permission de sortie"

"Nous apportons notre soutien à notre collègue Yann qui a été blessé par un individu dangereux et récidiviste qui a été laissé liberté alors qu'il aurait dû être enfermé" nous explique Fabio Cilli, délégué local et adjoint départemental pour le syndicat Alliance Police nationale. Selon lui, "Certaines décisions de certains magistrats ne sont pas les bonnes. Parfois, il faut laisser des individus en prison au lieu de leur laisser une permission de sortie pour qu'il n'y ait pas d'autres drames". "On demande à ce que les textes de loi soient appliqués plus sévèrement", ajoute-t-il. 

"La justice est trop laxiste" 

Pour Sylviane Rodiguez, brigadier major, chef de l'unité brigade accident au commissariat de Besançon et représentante de l'unité LGP pour Force ouvrière, "la justice est trop laxiste par rapport aux réponses que nous attendons au niveau des décisions prises telles que les permissions de sortie". Elle explique que "c'est à cause de cela qu'il existe des débordements comme on a pu le voir".

Une recrudescence de la violence de 40% depuis 2008 

Les violences verbales et physiques seraient de plus en plus courantes envers les forces de l'ordre, qu'ils s'agissent d'hommes ou de femmes. "On est les premières personnes en contact avec les habitants qui sont en grand désespoir. On est le tampon entre la population et l'État, ça devient problématique" raconte Fabio Cilli. Les syndicats constatent que les violences contre les agents ont augmenté de 40% en 8 ans. "Pour nous c'est énorme et nous ne sommes plus préparés à ce genre d'agression" ajoute l'adjoint départemental pour le syndicat Alliance Police nationale.

Plusieurs manifestations des fonctionnaires de police se sont déroulées en Bourgogne et en Franche-Comté notamment à Vesoul, Belfort, Lons-le-Saunier, Dijon, Nevers, Chalon-sur-Saône.

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