Biathlon : Jacquelin, l’as de la poursuite. Fillon-Maillet termine 4e

Le Français Emilien Jacquelin a effectué une véritable démonstration dimanche à Pokljuka pour conserver son titre mondial de la poursuite, rejoignant dans les annales son idole Martin Fourcade. Forcément déçu, le Jurassien Quentin Fillon -Maillet termine au pied du podium en  4e position juste devant Simon Desthieux (5e)

© Capture Equipe TV

Le natif de Grenoble avait annoncé la couleur avant le début de la compétition : ce sont les épreuves à confrontation directe qui le motivent et lui ont donné le goût de faire du biathlon. "J'ai l'impression de retomber dans l'enfance, je joue avec les autres adversaires", avait notamment expliqué ce passionné de cyclisme.

Il fallait croire le Français sur parole tant il a survolé les débats dimanche, ne laissant aucune chance à une concurrence rapidement résignée. Avant lui, le grand Martin Fourcade était le seul Français à avoir réussi un doublé sur la poursuite aux Championnats du monde. Ce qui situe la portée de l'exploit de Jacquelin, qui s'adjuge ainsi à 25 ans une 2e médaille en Slovénie après le bronze glané lors du sprint vendredi et le 6e de sa carrière aux Mondiaux.

6e au départ de cette poursuite des mondiaux de Pokljuka après le sprint de vendredi , Quentin Fillon Maillet visait le podium. Malgré sa performance sur les skis, deux fautes durant son premier tour couché et autant de tour de pénalité, ont douché les espoirs du Franc-Comtois qui termine à 32 secondes seulement de Jacquelin.

"Il fallait oser"

Contrairement à l'an dernier à Anterselva où sa victoire s'était dessinée au sprint face à Johannes Boe, Jacquelin a cette fois écoeuré rapidement tous ses rivaux grâce à une qualité de tir exceptionnelle (20/20).

Parti avec 13 secondes de retard, il a basculé en tête dès le premier tir couché en compagnie de Boe avant de très vite se débarrasser du leader de la Coupe du monde dès son 2e passage derrière la carabine. Il a ensuite creusé un écart irrémédiable au prix de tirs debout supersoniques pour devancer le Suédois Sebastian Samuellson et Johannes Boe, offrant aux Bleus un premier titre et un 4e podium en Slovénie.

"L'an dernier, c'était magnifique, sur un site que j'apprécie. Je vais en garder beaucoup plus de souvenirs mais cette année, la victoire est d'autant plus belle que je l'ai méritée", a-t-il ajouté.

Pour l'entraîneur des Bleus Vincent Vittoz, qui en perdu sa voix à force d'encourager son poulain sur le bord de la piste, ce succès constitue surtout "un aboutissement sportif" pour Jacquelin.

"Seul au monde"

"On voit qu'Emilien a grandi, a-t-il affirmé. C'est la première fois qu'il arrive sur un pas de tir tout seul, il s'attendait à avoir de la confrontation et il n'y en avait pas. Il a maîtrisé son sujet sur la course qu'il avait choisie. J'apprécie pleinement cette performance."

"Il s'est un peu perdu l'été dernier et le début de l'hiver, il ne savait pas trop où il voulait aller et quels étaient ses objectifs, a poursuivi le technicien. Il fallait digérer son titre, sa nouvelle notoriété et le retrait de Martin Fourcade, qui prenait cette part de notoriété et permettait aux autres d'être un peu plus relâchés."

Cette première médaille française dans ces Mondiaux a aussi logiquement fait la joie de tout le groupe France. Il a été incroyable, il a fait son meilleur biathlon et ça paye largement, s'est félicité Simon Desthieux (5e). Je l'ai senti conquérant."

Fabien Claude a lui cru déceler du "grand Martin Fourcade" chez son coéquipier. "Il était seul au monde", a-t-il également noté. Un bon résumé du festival de Jacquelin, en état de grâce à Pokljuka.

(Avec AFP)

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