Et si les cantines scolaires de Franche-Comté devenaient végétariennes ?

La jeune association franc-comtoise Humanimo pour la protection des animaux souhaite relayer la campagne 1.2.3 Veggi de l’Association végétarienne de France et L214 à Besançon. Objectif : sensibiliser les élus et la population à une alternative végétarienne dans les cantines scolaires franc-comtoises. La campagne se déroulera les 17 et 18 octobre 2015 à Besançon aux côtés de l’association Alternatiba. Nous avons posé nos questions à Virginie Vernay, présidente de l’association Humanimo. 

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maCommune : Actuellement, on parle de menus végétariens dans les cantines pour faciliter la vie d'élèves pratiquant certaines religions. Votre combat se dirige plutôt vers la protection des animaux. Avez-vous des chiffres concernant les animaux tués chaque jour à destination de la consommation ?

Virginie : "Notre combat est effectivement la protection des animaux, au sens le plus large possible. Pour vous citer quelques chiffres, en France, 50 millions d'animaux sont tués chaque jour, ce qui représente plus d'un milliard d'animaux abattus par an. Un milliard d'animaux sont exécutés par semaine dans le monde. Et ceci, uniquement pour la consommation. Des estimations pour l'an 2100 parlent d'un milliard 628 millions d'animaux abattus chaque semaine dans le monde. Mais où allons-nous ? Les politiques ont donc une vraie responsabilité pour relayer l'information d'une alternative alimentaire nécessaire pour la planète et notre survie, à savoir une alimentation végétale. Cette prise de conscience doit se faire dès le plus jeune âge, et cela nous semble effectivement indispensable de proposer dans les cantines des menus végétariens." 

D'après vous, qu'est-ce qui freine les politiques de lancer des alternatives alimentaires végétales dans les cantines ? Est-ce une question de coût ?

Virginie : "Les réticences à leur mise en place ne peuvent être le coût qui est moindre par rapport à un repas carné. C'est donc une question de culture avant tout, de transmissions intergénérationnelles. Comme le diraient nos grands-parents, "un repas sans viande n'est pas un vrai repas". Mais les mauvaises habitudes ne doivent pas être une fatalité !! On ne peut pas ignorer non plus l'impact du lobbying du commerce de la viande." 

Pourriez-vous nous donner un exemple d'un menu végétarien idéal pour les enfants qui pourrait être intégré dans les cantines pour donner une idée aux lecteurs ?

Virginie : "Voici un exemple de menu végétarien que l'on pourrait proposer dans les cantines : betteraves en habit d'orange, blanquette au seitan , moelleux au chocolat vegan (avec lait de soja et banane écrasée). La paix avec le vivant commence dans notre assiette !!" 

Outre les cantines, de manière plus générale, avez-vous l'impression que le végétarisme touche de plus en plus de monde à Besançon, en Franche-Comté ?

Virginie : "Le végétarisme semble prendre de l'ampleur dans nos villes franc-comtoises, et notamment à Besançon, où de nombreux restaurants végétariens ont un succès croissant. Je vous invite à vous rendre chez Basic Instant le midi, la salle est pleine ! C'est bon, appétissant, coloré, et très abordable ! On peut percevoir une vraie prise de conscience du bien-être animal , de nombreuses stars y sont sensibles : Johnny Depp, Leonardo Di Caprio, Brad Pitt, Arielle Dombasle, Kim Basinger, Francis Huster, Joan Baez, Demi Moore, Paul Mac Cartney, Tina Turner… La liste est longue !

Le choix du végétarisme peut être également la conséquence des récents scandales sanitaires, et notamment de la non-traçabilité des aliments en général. Et pour d'autres, il s'agit de santé (plus faible risque de maladies cardio-vasculaires et de cancers )."

Beaucoup de "mangeurs de viande" pensent que le végétarisme entraîne des carences, la perte des dents, une mauvaise condition physique. Que leur répondez-vous ?

Virginie : "Ceux qui pensent que manger végétarien entraine des carences sont bien mal informés. Ne manger ni viande ni animaux marins ni aucun produit ne contenant ces aliments, n'entrainent pas le scorbut ou une mauvaise condition physique ! Pour exemple, de nombreux champions sportifs sont végétariens, comme Camille Lacourt, Carl Lewis, Surya Bonaly, etc."

Humanimo a été conviée à participer à Alternatiba pour sensibiliser le grand public à l'alternative alimentaire pour remplacer les protéines animales par des protéines végétales dont la production et la distribution locales seraient une solution pour un moindre impact sur le climat.

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