Alcool : la consommation en Bourgogne Franche-Comté
Santé Publique France a publié mi-janvier un dossier intitulé « Alcool : où en sont les Français ? » sur la consommation d’alcool en France, région par région. Et en Bourgogne Franche-Comté ?
Bien que le volume global d’alcool pur consommé en France (11,7 litres par habitant de 15 ans et plus en 20171) soit en diminution depuis les années 60, essentiellement en raison de la baisse de la consommation quotidienne de vin, la France reste parmi les pays les plus consommateurs d’alcool au monde, se situant au sixième rang parmi les 34 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La cartographie de la consommation d'alcool en France
Santé publique France a publié le 14 janvier 2020, des Bulletins de santé publique (BSP) présentant une analyse de la consommation d’alcool dans chaque région (métropole et DROM) ainsi que des indicateurs régionaux et départementaux de morbi-mortalité associée à l’alcool. Si une très grande hétérogénéité des modes de consommation subsiste, notamment selon l’âge et le sexe, ces données inédites révèlent également des disparités régionales.
Sources : Baromètre de Santé publique France 2017 (Santé publique France), Baromètre santé DOM 2014 (Inpes).
Des habitudes de consommation différentes selon les régions
La consommation quotidienne d’alcool concerne, selon les régions, 7,1 % a? 12,6 % des adultes sachant que la moyenne nationale est de 10,0 %.
Elle est significativement moins fréquente en Ile-de-France (7,1 %), Normandie (7,9 %) et Pays de la Loire (8,1 %), ainsi que dans l’ensemble des DROM et en Bourgogne Franche-Comté(8,9%). Selon le Baromètre Santé 2014, la Guadeloupe (6,9 %), la Guyane (5,2 %), la Martinique (7,0 %) et La Re?union (5,8 %) affichent des prévalences comparables entre elles, et significativement moins élevées que la moyenne de la France métropolitaine.
Les régions Hauts-de-France (11,5 %), Nouvelle-Aquitaine (12,3 %) et Occitanie (12,6 %) se distinguent par une consommation quotidienne plus fréquente.
La consommation hebdomadaire d’alcool chez les 18-30 ans s’élève à 32,5 % pour la France métropolitaine et varie entre 23,2 % et 43,5 % suivant la région. Elle est significativement moindre dans les Hauts de France (23,2%) et plus élevée dans 4 régions : Bretagne (43,5 %), Pays de Loire (40,7 %), Martinique (47,7 %) et Guyane (43,4%).
Les alcoolisations ponctuelles importantes (6 verres ou plus en une seule occasion) mensuelles varient selon les régions de France métropolitaine de 13,9 % en Île-de-France à 20,5 % en Bretagne et la moyenne de la France métropolitaine était de 16,2 %.
Seule l’Île-de-France (13,9 %) affichait une prévalence significativement plus faible par rapport à la moyenne des autres régions, tandis que la Bretagne présentait une prévalence significativement plus élevée (20,5 %). Les prévalences en Guadeloupe (10,5 %), à La Réunion (11,9 %) et en Guyane (13,0 %) étaient significativement plus faibles que la moyenne de France métropolitaine.
Les régions métropolitaines ayant connu les plus fortes augmentations sont la Bretagne (+3,4 points, passage de 16,9 % en 2005 à 20,3 % en 2017), Auvergne-Rhône-Alpes (+2,4 points, passage de 14,9% en 2005 à 17,3 % en 2017), la Normandie (+2,1 pts, passage de 13,9 % en 2005 à 16 % en 2017), l’Ile- de-France (+1,7 points, passage de 12,7 % en 2005 à 14,4 % en 2017) et PACA (+1 point, passage de 14,2 % en 2005 à 15,8 % en 2017).
Vin, bière ou alcools forts : quelles sont les préférences régionales ?
La consommation hebdomadaire varie considérablement suivant les régions en fonction du type d’alcool (vin, bière, alcools forts, autres types d’alcool). Le nord et l’est de la métropole sont davantage concernés par la consommation de bière, le sud par la consommation de vin, l’ouest par les alcools forts et les autres types d’alcool.
En Bourgogne Franche-Comté, on préfère le vin (28,4%) à la bière (15,9%) et aux alcools forts (9,2%).
Sources : Baromètre de Santé publique France 2017 (Santé publique France), Baromètre santé DOM 2014 (Inpes).
Passages aux urgences directement liés à l’alcool : l’effet à court terme de l’alcool mesuré pour la première fois
En moyenne quotidienne et suivant les régions, pour les hommes, entre 1,2% et 3,1% des passages aux urgences sont en lien direct avec une consommation d’alcool. Cependant deux régions se distinguent : Mayotte avec un taux de 0,2% et La Réunion avec 7,3%.
Pour les femmes, entre 0,3% et 1,4% (à l’exception de Mayotte) des passages sont en lien direct avec l’alcool.
Tous sexes confondus, les personnes âgées de 45-60 ans sont davantage concernées par ces passages aux urgences liés à l’alcool. Il s’agit en majorité d’intoxications éthyliques aiguës.
Ce dispositif d’aide à distance offre aux personnes concernées comme à leur entourage un espace d’écoute confidentiel à travers une ligne téléphonique 0 980 980 930 et un chat animé par des professionnels qualifiés. Le site met à la disposition du public de nombreuses informations, des outils, comme l’alcoomètre permettant d’évaluer sa consommation d’alcool et un annuaire national des structures spécialisées en addictologie. Le site dispose également d’un espace réservé aux jeunes et un autre destiné aux professionnels de santé.
Infos +
Chiffres clés sur la consommation d’alcool en France métropolitaine
23,6% des personnes de 18-75 ans dépassaient les repères de consommation en 2017
11,7 litres par an et par personne de 15 ans et plus
41 000 décès attribuables à l’alcool par an, dont 30 000 chez les hommes et 11 000 chez ?les femmes
16 000 décès par cancer et 9 900 décès par maladie cardiovasculaire chaque année
87% des 18-75 ans consomment de l’alcool au moins une fois par an
26% des 65-75 ans déclarent une consommation quotidienne d’alcool
13,4% des 18-24 ans déclarent au moins 10 ivresses par an
10% des 18-75 ans consomment à eux seuls 58% de l’alcool consommé