Pollution de la Loue : le préfet fait baisser la pression

La mort de poissons dans la Loue incitent les services de l’Etat à une plus grande vigilance, sans pour autant tomber dans l’affolement. Selon le préfet, les dernières analyses de l’eau sont rassurantes. La baignade reste autorisée. N’empêche, il subsiste un taux anormalement élevé de cyanobactéries dans les substrats.

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Une semaine après la mobilisation initiée par le conseil général du Doubs pour mettre en oeuvre un plan de sauvetage de la Loue, le préfet a annoncé ce vendredi à Besançon la tenue d'une réunion élargie du MISE (mission inter-services de l'eau) le 25 juin. Elle réunira tous les acteurs concernés par la gestion de l'eau. « Mais nous n'avons pas attendu pour faire un travail de fond sur la qualité de l'eau en général », a précisé Nacer Meddah, entouré de plusieurs responsables de services.
 
Le préfet a également donné le feu vert à un inventaire des poissons de la Loue qui se fera au cours de l'été. Personne n'est en mesure aujourd'hui de dire combien de poissons sont réellement morts depuis le début de la pollution en avril. Le dernier recensement remonte à 1999. Le chiffre de 80% poissons morts avancé par certains écologistes ne s'appuierait sur aucune donnée sérieuse.
 
Désormais, tout le monde aura accès sur internet aux analyses de l'eau et du substrat effectuées par les services de l'Etat. Les derniers prélèvements dans cinq endroits où la baignade est autorisée en période estivale remontent au 10 juin. Depuis les analyses effectuées le 3 juin, la situation ne s'est pas aggravée.

« En ce qui concerne l'eau seule, les résultats sont très inférieurs à 1000 cellules de cyanobactéries par millilitre d'eau. Ceci est très en-dessous des seuils de vigilance pour la baignade dont le premier niveau est fixé à 20000 cellules de cyanobactéries par millilitre d'eau », peut-on lire dans la « foire aux questions » distribuée à la presse. La baignade continue donc à être autorisée avec quelques précautions.

 
En revanche la situation est moins reluisante pour les substrats de la Loue. Les dernières analyses confirment des concentrations importantes de cyanobactéries « quoique légèrement en-deçà des semaines précédentes ». La consommation des poissons est toujours interdite, de la source de la rivière jusqu'à Quingey, ainsi que l'abreuvement du bétail.
 
«La situation est anormale », a reconnu le préfet, mais « il n'y a pas d'éléments nouveaux, ni d'aggravation de la situation ». Soucieux de faire baisser la pression, alors que la médiatisation de cette pollution commence à affecter le tourisme autour d'Ornans, il a voulu démontrer que l'Etat maitrise la situation. Mais aucun spécialiste n'a pu préciser si des poissons sont toujours en train de mourir. Les écologistes organisent aujourd'hui « un enterrement » de la Loue dans la cité de Courbet à 15h à partir de l’église.
 
 
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