L’infirmière, Mathilde Viennet, connaît professionnellement Frédéric Péchier. Un soir à l’automne 2016, le Docteur est venu lui demander une ampoule de potassium pour un patient en post-opératoire. "Est-ce habituel ?", lui demande Delphine Thieberge, présidente de la cour d’assises. "Ce n’est pas habituel qu’un médecin se déplace, nous avons l’habitude de nous dépatouiller. Soit je monte, soit j’envoie quelqu’un. Mais je ne suis pas étonnée, car il (NDLR : Docteur Péchier) fait partie de ceux qui auraient pu le faire, à l’époque, je pouvais lui demander un coup de main, il était volontaire", précise l’infirmière qui indique que le médicament n’était pas "mis sous clé" ou "tracé". Un procédé qui a changé depuis 2017. Les pharmacies sont désormais mises sous clé, elles sont accessibles uniquement avec un badge attitré.
Me Douchez, avocat de la clinique Saint-Vincent, lui demande : "Avez-vous vu d’autres médecins vous demander du potassium en 11 ans ?", "Jamais", répond l’infirmière.
La défense, assurée par Me Schwerdorffer, la questionne : "Pourquoi avez-vous mis du temps à alerter la police ?" : "Je n’ai pas été interpellée. Je n’ai pas vu les chirurgiens inquiets. J'ai été au courant de cette affaire quand les faits sont tombés", explique l’infirmière.
Autre question : "Tout le monde a accès à l’infirmerie ?"- "Tout le monde peut y accéder", précise-t-elle en ajoutant toutefois qu’il "y a toujours du monde dans les couloirs".
-"Il est venu de manière officielle", précise l’avocat de la défense en sous-entendant qu’il aurait pu venir après son service."Avez-vous remarqué la disparition d’un manque de potassium ?"
-"Non pas à ma connaissance, mais ce n’est pas nous qui comptabilisons"
-"Avez-vous entendu dire qu’il en manquait ?"
-"Non", répond Mathilde Viennet.
Deux médecins urgentistes appelés à la barre pour donner des précisions sur les arrêts cardiaques et l’utilisation du gluconate de calcium
Vient ensuite le témoignage de Daniel Jost, médecin urgentiste et membre de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, ne connaissant pas l’accusé. Ce dernier est entendu devant la cour pour détailler les procédés mis en place en cas de crise cardiaque. S’il précise que l’administration de gluconate de calcium n’est "pas systématique", il précise qu’un massage cardiaque est effectué puis une administration d’adrénaline "en fonction du cas supposé". Encore une fois, l’utilisation du gluconate est "exceptionnelle", précise-t-il.
Le deuxième urgentiste, Nicolas Genotelle, lui aussi membre de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a d’abord été entendu en 2020 au sujet des circonstances d’administration du gluconate de calcium de manière générale. Ce matin, il indique également que l’utilisation du gluconate ne "correspond pas aux recommandations" que son "utilisation le surprend" même s’il ne "connaît pas les procédures en bloc opératoire".
L'audience reprendra à 13h30.