Depuis 2023, de nombreux propriétaires de véhicules ont vu leur voiture immobilisée dans le cadre de rappels dits ”stop drive”, interdisant toute conduite tant que les airbags n’avaient pas été remplacés. Selon l’association, ces rappels ont été menés de manière ”totalement anarchique et déraisonnée”, causant d'importants désagréments aux usagers concernés.
Une procédure rendue possible par l’évolution législative
L’introduction de cette action de groupe s’inscrit dans le nouveau cadre législatif issu de la loi du 30 avril 2025, qui a récemment réformé le régime des actions de groupe. Le décret identifiant les juridictions compétentes, publié au Journal officiel du 18 juillet 2025, a permis à l’association de saisir le Tribunal judiciaire de Paris.
L’UFC-Que Choisir demande que Stellantis et Citroën soient condamnées à indemniser les consommateurs lésés, estimant que les mesures de ”stop-drive” sont ”les conséquences directes et certaines du manquement, de par l’incurie et la gestion chaotique de Stellantis et Citroën, dans l’exécution de leur obligation générale de sécurité”.
Des indemnisations réclamées pour de multiples préjudices
Dans le cadre de cette action collective, l’UFC-Que Choisir réclame notamment :
- Une indemnité pour préjudice de jouissance, en raison de l’immobilisation des véhicules sous injonction d’”arrêt de conduite” ;
- Une indemnisation des cotisations d’assurance automobile payées inutilement pendant cette immobilisation ;
- Une prise en charge des frais de transport de substitution, de stationnement ou de remorquage liés au remplacement des airbags ;
- Une compensation pour les frais de remise en service des véhicules, restés inutilisés pendant plusieurs mois (notamment les changements de batterie) ;
- Une réparation des préjudices liés à l’annulation de services touristiques ou culturels faute de pouvoir se déplacer ;
- Une indemnité pour le préjudice moral, notamment du fait de ”l’anxiété générée par la découverte de ce que, automobilistes et passagers des véhicules visés, ont été transportés dans des automobiles équipés d’équipements mortels”.
Une mobilisation judiciaire d’ampleur
Cette nouvelle action s’inscrit dans la continuité de plusieurs initiatives menées par l’association. UFC-Que Choisir rappelle avoir déposé plainte contre les constructeurs, demandé une commission d’enquête parlementaire, et adressé une mise en demeure restée sans effet. L’organisation critique fermement la position du groupe automobile, affirmant que Stellantis ”fait littéralement l’autruche” en matière d’indemnisation.
L’association informe que l’assignation est en cours de signification en France et aux Pays-Bas, et que la première audience de procédure est fixée au 15 octobre 2025.
L’UFC-Que Choisir conclut son communiqué en réaffirmant sa détermination à défendre les droits des automobilistes : ”Bien évidemment, l’UFC-Que Choisir se mobilisera jusqu’au bout, avec conviction et détermination, aux côtés des consommateurs dans le cadre de ce scandale.”